Spencer Chili, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis 2021 – 117min.
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“Last Christmas”
Chez les Windsor, Noël se célèbre en famille durant trois jours. Dans le domaine royal de Sandringham, en cette année 1991, Diana se fait attendre. Elle est en retard.
L’ambiance est martiale, ténébreuse. Les camions militaires débarquent et manquent d’écraser un oiseau déjà mort. Les mitraillettes envahissent les cuisines inspectées. Un panneau avertit : « Ne faites pas de bruit, ils peuvent vous entendre ». Derrière ces murs et ces rideaux cousus, la température est glaciale. On vous enterre sous des couvertures plutôt que d’augmenter les chauffages. Des valets cadavériques vous surveillent et pèsent votre âme. Les fantômes du passé hantent les lieux. Il n’y a pas d’avenir ici.
Diana rechigne à s’y montrer. Le requiem de son rêve de princesse a déjà commencé. Les couleuvres s’avalent comme les perles que Charles a aussi offertes à l’autre avant de finir dans le fond de la cuvette. Les téléobjectifs, ainsi que les fusils, sont de sortie : « Est-ce qu’ils me tueront, pensez-vous ? ». Il fut le temps du bonheur et des choses simples, quand elle s’appelait encore Spencer. Mais de cette époque, il ne reste qu’une maison délabrée, cernée de barbelés, et un épouvantail.
Après Neruda et Jackie Kennedy, Pablo Larraín poursuit sa déconstruction personnelle des biopics. De cette histoire d’amour tronqué, il en fait une fable, reposant sur une tragédie. L’atmosphère horrifique qu’il impose intrigue et amuse. Vue du ciel, l’arrivée à la résidence cite peut-être Shining. Musique grinçante et image vaporeuse envahissent l’écran de ce cauchemar éveillé au point d’imaginer une scène de révolte folle et sanglante. Mais la répulsion de l’héroïne et sa confrontation attendue avec sa belle-famille restent intérieures. Dans sa chambre, gît un livre : « Anne Boleyn : vie et mort d’une martyre ». La deuxième épouse d’Henri VIII apparaîtra plusieurs fois au point de faire perdre la tête à la dame des cœurs, de plus en plus seule et névrosée.
Sur la longueur, la vision fantasmée du réalisateur ne résiste pas vraiment et finit par lasser. Tête penchée et minauderies, l’interprétation de Kristen Stewart, méconnaissable, n’est pas vraiment en cause. Même s’il lui manque des centimètres pour être à la hauteur de l’icône, comme Nathalie Portman en son temps, son jeu imitatif reste crédible. Le sentiment simplement qu’après les tabloïds, les livres et la série couronnée de Netflix qui reprenait le même épisode, il n’y a plus grand-chose à dire et à découvrir sur Lady Di.
(6/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 2 ans
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