La Zone d'intérêt Pologne, Royaume-Uni, Etats-Unis 2023 – 105min.

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52 Avis des internautes

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Commentaires

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geradupo

il y a 7 mois

Le sujet est glaçant et la mise en scène excellente!Sandra Hüller est terriblement convaincante en femme de SS qui construit une vie idyllique et confortable pour elle et sa famille à côté de l’horreur indicible.


TOSCANE

il y a 9 mois

Ce film est une construction intellectuelle, assez rare au cinéma sur ce sujet aussi sensible, ,avec un titre auquel , au départ, on ne comprend pas grand chose. Il m'a fallu quand même quelques heures pour comprendre (peut-être) le message en montrant ce petit fonctionnaire médiocre et sa femme bête, pas assez intelligents pour s’intéresser à l’idéologie du nazisme. Je cite « que le mal ne réside pas dans l’extraordinaire, mais dans les petites choses, une quotidienneté à commettre les crimes les plus graves ». Je salue au passage la brillante critique de CinéFilk sur ce site. Une étoile de plus pour l’actrice Sandra Hüller, qui sans presque ouvrir la bouche, réussit à travers sa gestuelle, sa marche brutale, son comportement avec son chien, à représenter la cupidité et la stupidité.Voir plus


elfic

il y a 9 mois

J ai eu de la peine à entrer dans ce film . La photographie est magnifique, les allusions au camp d Auschwitz voisin permanentes (cris, fumée des cheminées , coups de fusils, etc) mais les plans successifs sont tellement intellectualisés
qu il m a été difficile de suivre le cheminement . Ce film est une sorte de documentaire à l envers mais le sujet principal (la famille qui vit dans une bulle) est trop caricaturale pour susciter des émotions . Un film pour des critiques de cinéma , des intellos et des jurés de festival mais le public va au cinéma pour des émotionsVoir plus


Eric2017

il y a 9 mois

Un film très bien réalisé et à voir presque comme un documentaire. D'une puissance que je qualifierais de "sourde" la B.O est absolument détestable tellement qu'elle représente bien l'ambiance.
Mais mettre en scène ce décalage total entre la réalité des camps, l'horreur de la persécution des juifs et de leur meurtre avec une vie de voisinage est assez époustouflante. À voir si l'on ne veut pas oublier. (G-08.02.24)Voir plus


CineFiliK

il y a 9 mois

“Le cri du silence”

En 1943, les Höss habitent une maison cossue dotée d’un beau jardin. Sous leurs fenêtres, les barbelés du camp de concentration.

Avant l’image, il y a le son. Les cris d’oiseaux, une fureur métallique, des vocalises venues d’ailleurs. L’écran noir insiste comme dans le préambule du Ruban blanc de Michael Haneke. Dans la salle, des chuchotements s’élèvent pour contrer la gêne. Puis apparaît le soleil éclatant les blondes chevelures tressées et corps à demi-nus de cette famille au bord de l’eau. Si paisible semble l’existence. Le lendemain, après avoir reçu son cadeau d’anniversaire, le père, arborant un uniforme nazi, part au travail. A quelques mètres de là, le contre-champ révèle les miradors d’Auschwitz.

En 2015, le Hongrois László Nemes nous entraînait dans les chambres à gaz en collant sa caméra au plus près de Saul, prisonnier juif du Sonderkommando chargé de les vider. Une épreuve de force. La zone d’intérêt pourrait être son pendant, Jonathan Glazer préférant filmer à l’extérieur sans pour autant taire l’immontrable. Alors que les hommes dissertent sur les améliorations à apporter aux rouages du système, les femmes s’agitent autour des vêtements récupérés et rient de ce diamant retrouvé dans un tube de dentifrice. Devant le miroir, l’impitoyable reine mère endosse un manteau de fourrure qu’elle n’a pas acheté. A part une doublure à recoudre, il est parfait. Dans le rôle, Sandra Hüller glace le sang. Anatomie du mal. Au dehors, les enfants se rafraîchissent dans la piscine alors qu’au loin la fumée du train avance. Une fois en chambre, ils jouent avec des dents. Dans ce paradis cerné par l’enfer, plus personne ne fait attention aux hurlements quotidiens, coups de feu et à cette odeur tenace que les fleurs de l’éden tentent de masquer. Quant à ce bruit de fond issu de la machine génocidaire digérant les corps brûlés, on ne l’entend plus. Ni ignorance, ni déni, mais de l’acceptation.

Soit l’impossibilité de représenter la Shoah au cinéma. Des plans fixes d’une froideur extrême marque la distance afin d’éviter toute empathie envers les bourreaux face à des victimes que l’on ne verra jamais. Les seules larmes coulées sont celles du bébé et l’unique « Je t’aime » prononcé s’adresse à un cheval. En caméra thermique, effet plutôt superfétatoire, on nous raconte l’histoire d’une petite résistante. Après avoir enfourné la sorcière, Gretel sème des pommes avec l’espoir de ravitailler ceux qui vont crever.

Dans ce contexte, les détails les plus anodins soulignent l’horreur de la situation. Ce sont ces rideaux que l’on n’a pas pu obtenir aux enchères, ces cendres que l’on dépose au pied des plantes pour les embellir, cette jeune Juive qui doit écarter les jambes. Le malaise se ressent, hérisse le poil et tord l’estomac. Jusqu’au vomissement qui souillera les marches du quartier général…

Sur un fil, le réalisateur tisse un lien audacieux avec le présent rappelant que la banalité de l’indifférence n’est jamais loin de nous. Astiquée, Auschwitz est une nécropole aujourd’hui devenue lieu de mémoire prisé des touristes.

(8/10)Voir plus

Dernière modification il y a 8 mois


vincenzobino

il y a 9 mois

4.25: Le temps de la culpabilité
Rudolph Hoss semble avoir une vie de famille ordinaire : des enfants scolarisés ne cessant de se chamailler, une épouse prenant un certain plaisir à humilier leur gouvernante et un apparent décor lacustre. Le voisinage est par contre morbide : le camp d’Auschwitz dont Rudolph est le commandant sur le point d’être promu.
Le voici ce grand prix cannois et une apparente forte expérience sur le voisinage et ses contrariétés. Je confirme la force sur un certain point, auditif.
Durant les 30 premières minutes, nous restons totalement à l’écart de cette famille inintéressante pour être davantage intrigué par les retombées sonores et une brume masquant un feu. Et c’est le premier point fort du film : il ne cherchera jamais à vous faire couler une larme ou ricaner selon votre position, mais bien à poser le débat en illustrant notamment un passage clé du conte Hansel et Gretel, la manière dont les enfants s’échappent, par un remarquable jeu d’ombre nous sortant de la réalité.
Mais cette réalité se rappelle à nous, particulièrement sur une séquence forte où le petit nouveau de la famille émet un son en couvrant un autre plus funeste. Cette scène puissante sur un plan auditif justifie à elle seule le prix reçu: si l’enfant ne se rend pas compte de la réalité, les plus grands se chargeront de nous le rappeler.
Et il en ressort une incroyable expérience faisant froid dans nos tympans et qu’une incroyable musique unique en son genre mais rappelant le Remembrances de Williams composé pour la liste de Schindler ne saura légitimement apaiser.
A recommander si vous avez l’oreille.Voir plus


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