Baal 1970 – 87min.

Critique du film

Baal

Critique du film: Geoffrey Crété

Poète anarchiste, Baal erre à travers les forêts et la ville, traverse les soirées bourgeoises et les relations amoureuses. Son appétit vorace pour l’amour, l’alcool, les femmes, le sexe bouleversent les existences des gens qui croisent sa route, pour le meilleur ou pour le pire.

En 1970, Baal choque l’Allemagne. Au point de voir le téléfilm interdit de diffusion pendant plusieurs décennies. Plus de quarante ans après, l’œuvre de Volker Schlöndorff (Palme d’or et Oscar du meilleur film étranger pour Le Tambour) reprend vie dans les salles de cinéma du nouveau siècle. L’occasion de découvrir un Rainer Werner Fassbinder de 24 ans, alors loin de sa future renommée de cinéaste incontournable. Au centre de cette adaptation de la pièce de théâtre éponyme écrite par Bertolt Brecht, il dévore l’écran avec son visage mémorable, et emporte une suite de tableaux (parfois chantés) dans d’étranges et obscurs territoires de cinéma. Avec le recul, Baal est devenu un portrait visionnaire de Fassbinder, icône du cinéma allemand à la réputation et à la vie sulfureuse. C’est de loin la principale raison de (re)découvrir ce film précieux.

02.05.2016

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