Un flic à l'allure juvénile et proprette s'avère un monstrueux psychopathe.

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Fils de médecin, pianiste à ses heures perdues et gueule angélique dotée d'une voix haut perchée (celle de son acteur Casey Affleck dans la VO du moins) renforçant encore plus son allure juvénile, Lou Ford est un shérif non armé vivant dans un petit bled en apparence tranquille du Texas. Mais derrière cette façade proprette se cache un être abject: violenté par son père au cours de son enfance, ce représentant de la loi n'hésite pas à massacrer à coups de poing la prostituée dont il est épris et qu'il fréquente en cachette depuis quelques mois, abattre de sang froid le fils d'un puissant magnat de la construction de la région, empocher une rançon sur laquelle ces deux victimes-ci s'étaient accordées, tout en maquillant le tout en règlement de compte. Suspecté de ces meurtres par un syndicaliste retors et un clochard alcoolique, Lou Ford va jusqu'à trucider son adorable fiancée et un fidèle ami pour sauver les apparences...

Killer Inside Me possède la même atmosphère malsaine et perverse que Les arnaqueurs de Stephen Frears, L'ultime razzia de Stanley Kubrick, Coup de torchon de Bertrand Tavernier ou encore Série noire d'Alain Corneau. Tous ces films sont en effet des adaptations de romans de Jim Thompson, écrivain américain culte mort en 1977, dont l'oeuvre, d'une rare noirceur, a fasciné de millions de lecteurs. Bien que remarquable, cette adaptation du touche-à-tout Michael Winterbottom, souffre du même défaut que la transposition du célèbre roman de Breton Ellis, American Psycho: rebuté car ne pouvant s'identifier à un protagoniste monstrueux commettant des crimes abominables, le spectateur risque de rejeter pareil film, contrairement au lecteur, qui lui peut suivre les méfaits d'un tel psychopathe sans devoir s'identifier à lui.