Doutes existentiels, bons mots et marivaudages d'un groupe d'intellectuels vivant à Londres.

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Plaquée par Alfie (Anthony Hopkins) après 40 ans de mariage, Helena (Gemma Jones) trouve réconfort auprès d'une diseuse de bonne aventure dont les boniments, chèrement rétribués et lui augurant de radieux lendemains, lui font reprendre espoir. Requinquée par pareilles fadaises, Helena commence alors à sermonner à tout-va sa fille Sally (Naomi Watts), fraîchement engagée par le ténébreux et craquant directeur d'une prestigieuse galerie d'art londonienne (Antonio Banderas), et son gendre Roy (Josh Brolin), un écrivain raté, qu'elle entretient en dépit du mépris qu'elle éprouve à son encontre. Tandis que Roy commence à flirter avec une jeune voisine de quartier (Freida Pinto), Alfie s'entiche d'une ancienne prostitutée aussi stupide que vulgaire deux fois plus jeune que lui, certain de pouvoir la satisfaire grâce à ses excellentes gènes, sa gymnastique quotidienne et quelques pastilles de Viagra...

En pilotage automatique depuis une quinzaine d'années, Woody Allen recycle inlassablement ses thèmes de prédilection: marivaudages d'intellectuels égocentriques peu concernés par les réelles tragédies de ce monde, citations de grands auteurs (ici, Shakespeare), observations existentielles sur la vacuité de nos actes et de notre passage sur terre, ou encore peur face au vieillissement et à la mort. Le cinéaste newyorkais signe une sorte de version light et plus allègre de son pontifiant Match Point, sensiblement inférieur toutefois à ses superbes Hannah et ses soeurs et Husbands and Wives. Woody Allen rappelle au public à quel point Anthoy Hopkins, tout à tour drôle et pathétique, est un immense comédien.