Critique du film
Sangue
Sangue raconte l’histoire d’une étrange rencontre : celle de l’acteur et metteur en scène Pippo Delbono avec Giovanni Senzani, ex-leader des Brigades rouges. Une rencontre où s’entremêlent les histoires de deux femmes : Margherita, la mère de Pippo, catholique fervente, et Anna, l’épouse de Giovanni, opposée à la lutte armée depuis toujours, qui a décidé d’attendre son mari pendant ses vingt trois ans de prison. Deux femmes gagnées par la maladie qui meurent à quelques jours de distance, laissant derrière elles deux hommes seuls, soudain blessés et vulnérables…
Homme de théâtre connu comme acteur au cinéma, notamment dans Henri de Yolande Moreau, Pippo Delbono avait réalisé l’étrange documentaire Amore carne en 2013. Sangue emprunte les mêmes chemins inattendus : parfois avec un téléphone portable, parfois de manière très préparée, le documentaire se partage entre ses discussions avec un ex-leader des Brigades rouges, libéré de prison, avec lequel il discute art et histoire, et l’irruption inévitable du présent qui vient secouer l’artificiel et reprendre ses droits. La mort plane ainsi sur cet objet curieux, intellectuel, égocentré et intimiste. C’est à la fois touchant et repoussant (l’image), simple et incroyable, et surtout assez unique pour rester intrigant, malgré un sentiment confus au premier abord.
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