La Sapienza France, Italie 2014 – 101min.
Critique du film
La Sapienza
À 50 ans, Alexandre Schmid est arrivé à un stade où plus rien ne l’anime. Ni son métier d’architecte, ni son mariage avec Aliénor. En vacances sur les rives du lac Majeur en Italie, le couple rencontre Goffredo et Lavinia, un frère et une sœur très proches. Parce qu’elle souffre d’un mal étrange, Aliénor se prend d’affection pour Lavinia, tandis que Goffredo, très intéressé par l’architecture, suit Alexandre à Rome, sur les traces de Francesco Borromini, grand architecte du XVIIIème siècle.
Eugène Green a son propre langage cinématographique, et gare à celui qui osera s’y frotter sans s’y être préparé. Elocution très artificielle, visages apathiques, regards caméras systématiques, mise en scène glaciale : La Sapienza frappe d’emblée par son approche à mille lieux des conventions contemporaines. Ici, l’illusion du cinéma n’est pas cachée mais mise à jour par le réalisateur du Pont des arts et La Religieuse portugaise, au risque d’éprouver le plus souple des spectateurs. Facile donc de rejeter en bloc cette vision de la création, par pur réflexe ou par simple paresse intellectuelle. Car si La Sapienza n’offre pas suffisamment d’émotion ni d’abstraction pour devenir un véritable objet arty, et peut s'avérer particulièrement brutal et déconcertant, il n’en reste pas moins la preuve étonnante que le cinéma a encore la liberté de ne pas se réduire au divertissement pur.
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