Sami et Julia se sont rencontrés par hasard dans une station service. Quatre ans plus tard, elle a un job d'adulte alors qu'il vivote en jouant de la guitare avec Fernand, son pote septuagénaire. Les difficultés de Sami à s'engager et son manque d'ambition irritent Julia, qui décide de "faire une pause". Il va dès lors tenter maladroitement de la reconquérir, avec l'aide de son vieil ami, jamais avare de conseils.

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Une comédie suisse, tendre et drolatique, qui parle des trentenaires sans en faire des bourgeois gâtés est suffisamment rare pour ne pas bouder son plaisir. Avec ce premier long-métrage, Mathieu Urfer offre une ambiance plus proche du Inside Llewyn Davis des frères Coen que des comédies romantiques hollywoodiennes et filme certains des plus beaux bistrots de Lausanne. Egalement auteur du scénario, il réussit à infuser suffisamment d'ironie pour éviter d'être mièvre et assez de tendresse pour qu'on le sente proche de ses personnages. Le film gagnerait pourtant à s'éloigner d'une romance somme toute convenue, pour s'intéresser d'un peu plus près aux promesses qu'il met en place: la solitude particulière tant de Sami que de Fernand face à un monde qui tourne sans eux, le dégoût du jeune musicien pour le travail comme unique valeur valable, son refus de grandir et les difficultés du couple à trouver son rythme dans une société d'après la crise. Face au personnage principal, incarné par Baptiste Gilliéron et ses faux airs de Johnny Depp, on hésite sans cesse entre l'attachement et l'exaspération. Ce qui est exactement le problème de Julia, finalement.