Un soir, la maman de Mathias, 7 ans, ne vient pas le chercher comme prévu à l’anniversaire d’un de ses amis. Raccompagné chez lui, il découvre sa mère, enceinte, en sang après avoir été frappée et laissée sur le sol par son mari. Emmenée à l’hôpital, elle est envoyée dans un refuge pour femmes battues avec son fils. Témoin et victime des événements, Mathias va suivre sa mère, terrorisée à l’idée que son mari la retrouve, à la recherche d’un lieu sûr.

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Dès les premiers instants, Diego Lerman laisse le spectateur perdu comme son Mathias : abandonné sans raison, confronté à une violence inexpliquée, puis emmené de force dans un endroit inconnu. Ce parti pris de mise en scène traverse le drame Refugiado, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs : la caméra restera très proche de sa vision d’enfant tandis le père ne sera qu’une voix au téléphone et une menace floue ou hors-champ. D'abord captivant, le dispositif laisse vite transparaître une histoire et des enjeux beaucoup trop attendus et lisibles pour sortir des sentiers battus, à l’exception de quelques belles scènes, comme la rencontre entre Mathias et une petite fille elle-aussi victime du monde des adultes. En fin de film, lorsque cet enfant capricieux devient malgré lui un petit adulte, Refugiado laisse la désagréable impression de n’avoir rien su tirer de neuf d’un sujet honorable.