Coup de chaud Belgique, France 2015 – 102min.
Critique du film
Coup de chaud
Fils de ferrailleurs et semeur de troubles à l’esprit malade, Josef Bousou a toujours imposé ses écarts de conduite à la population de son village, habituée à accepter son comportement imprévisible. Mais lorsqu’une canicule touche la région, obligeant la petite communauté à prendre des mesures pour sauver les agrilcuteurs, l’apparente tranquillité se fissure. Soupçonné de vol, considéré comme un intrus, Josef est bientôt désigné comme la source de tous les maux de la communauté, dont la violence s’intensifie jour après jour…
Mieux vaut ne pas se fier aux premières minutes du film de Raphaël Jacoulot : derrière ces allures de terne téléfilm, plombé par une mise en scène peu inspirée, se dévoile au fur et à mesure une fable sociale féroce, d’une brutalité insoupçonnée. Des prémices à priori bien ordinaires, Coup de chaud tire ainsi une tragédie moderne, reflet d’une époque et d’une société troublées, gagnée par la paranoïa, la violence et l’individualisme. Mais la réussite du film dans les grandes largueurs n’occulte pas les maladresses et faiblesses dans le détail : à cause d’une mise en scène monotone, d’un manque de vigueur général et d’un trop grand nombre de personnages mal dessinés, et malgré la présence magnétique de Grégory Gadebois et Carole Franck, Coup de chaud laisse l'impression gênante d'un film manqué.
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Commentaires
La pluie tombe enfin en trombe sur la terre si sèche, écrasant cette silhouette à l’agonie. Joseph, en sang, titube et, dans un dernier effort, parvient à ouvrir le portail de sa maison, avant de s’effondrer. Qui a poignardé ce simplet virulent honni par le village entier ? On souhaitait un "whodunit" à la Agatha Christie troquant les landes anglaises pour un village perdu dans la France profonde en pleine canicule. Las, le suspens lié au genre tombe vite à plat, plombé par une construction en flash-back ultra-classique. Le film préfère se focaliser sur les comportements humains et cette tendance collective à s’emporter contre un bouc émissaire afin d’expier tous les maux. Soit, mais la caractérologie rurale ne convainc pas totalement alignant des personnages parfois caricaturaux. De même que le rendu de la fournaise ambiante, expression des sentiments intérieurs à une étincelle de l’explosion : l’écran ne sue pas, le malaise perce à peine. Inspiré de faits réels, le film n’est pas irregardable, mais n’aurait pas démérité un dimanche soir sur France 3.
Pensée du jour : "canicule" dérive du mot chien.
5.5/10
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