Karamakate, un chaman amazonien puissant, dernier survivant de son peuple, vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Des dizaines d’années de solitude ont fait de lui un chullachaqui, un humain dépourvu de souvenirs et d’émotions. Sa vie est bouleversée par l’arrivée d’Evans, un ethnobotaniste américain à la recherche de la yakruna, une plante sacrée très puissante, possédant la vertu d’apprendre à rêver. Ils entreprennent ensemble un voyage jusqu’au cœur de la forêt Amazonienne et ses mystères…

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Impossible de ne pas penser à Werner Herzog (Aguirre, Fitzcarraldo) lorsque l’impressionnante Amazonie apparaît sur un écran de cinéma. Surtout lorsque le cinéaste colombien Ciro Guerra tente de capter toute l’étrangeté de la jungle mystique pour filmer le voyage mystique de deux hommes que tout oppose, à la recherche d’une plante irréelle. Enveloppé dans un noir et blanc halluciné, El Abrazo de la Serpiente est un objet de cinéma remarquable, hypnotique et envoûtant, qui tente d’embarquer le spectateur dans le même étrange voyage que ses protagonistes. Au risque cependant de le forcer à rester passif : malgré une indéniable recherche formelle, et un regard de cinéaste qui impose le respect, le film de Ciro Guerra reste trop abstrait et trop brut pour véritablement plonger le spectateur dans la torpeur des personnages. Envoûté, impressionné, mais pas conquis donc.