El Clan Argentine, Espagne 2015 – 110min.
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Commentaires
Assez d'accord avec CinéFilik (que je remercie car difficile de verbaliser ce qui cloche dans ce film qui frôle le très très bien) en moins péremptoire : 7/10
Une rencontre violente avec un monstre à visage humain et sa parfaite maîtrise du mal absolu, celui entre autres, de pervertir un enfant. Je ne comparerai pas ce film de Pablo Trapero avec un autre film argentin (José Campanella) « Dans ses yeux » (un chef d’œuvre et une incroyable confrontation avec une vengeance paroxystique). Cependant, El Clan reste un film très intéressant socialement et politiquement. Quelques questions sans réponses dans ce film, par exemple, que faisait la famille Puccio de l’argent de ses rançons (elle semblait vivre de façon plutôt modeste) ?… Voir plus
Un très bon film à voir qui remue les tripes; on en sort épuisé tellement on se laisse emporter par l'histoire de cette famille ordinaire qui pourtant est d'une férocité rare et le père de famille - qui a bien sûr des liens en hauts lieux - ne recule devant aucune prérogative. Il est démoniaque derrière son air de tranquille père de famille. Et dire que s'est inspiré d'une histoire vraie!! ça donne des frissons.… Voir plus
Pensée du jour : Petits meurtres en famille
Au début des années 80, la démocratie argentine n’en est qu’à ses balbutiements. Arquímedes Puccio, qui servit secrètement la dictature, assiste à cette révolution avec scepticisme. S’estimant protégé, il poursuit ses activités criminelles en se lançant dans les enlèvements et entraîne avec lui toute sa famille.
Le regard d’un bleu arctique, le cheveu blanc comme la glace, l’homme a l’air du voisin aimable et tranquille qu’on ne connaît guère. Père et époux attentionné, Arquímedes quémande à sa femme en cuisine un peu plus de viande, sinon "il pourrait se laisser mourir de faim", dit-il en souriant presque. Une caresse pour la remercier et le voilà qui emporte calmement l’assiette sur un plateau. Dans un plan-séquence redoutable, la caméra en mouvement se détourne et suit son pas leste. Une remarque à son aîné, les pieds sur la table, l’exhortant à aider sa mère fatiguée, puis il monte les escaliers. "Le repas est bientôt prêt" annonce-t-il en passant à Adriana, sa fille cadette, occupée dans sa chambre. Au bout du couloir, il prend une clé et ouvre une autre porte. Dans la baignoire de cette salle-de-bains abandonnée, un jeune homme attaché et encagoulé, la peur au ventre… Ainsi s’exprime le lien plus que solide entre la violence domestique et celle de l’Etat. Après tant d’années d’exactions militaires, de torture systématique et d’impunité gouvernementale, le kidnapping n’est-il pas un business lucratif aussi sensé qu’un autre ? De cette folie meurtrière, le patriarche entache son fils Alejandro, grand espoir du rugby, en l’utilisant comme rabatteur. Celui-ci s’exécute sans réelle compréhension ni résistance et tous deux s’unissent dans une scène limite où l’Eros se coalise à Thanatos. C’est là que le film perd son spectateur, abasourdi devant le spectacle d’une famille dont la cruauté amorale des uns n’a d’égale que l’aveuglement bêta et complice des autres. Innocence lâche ou lâcheté coupable, la mise-en-scène ne laisse pas l’ombre d’un doute et on ne croit plus, à moins d’une déficience génétique au sein du clan Puccio, à tant de naïveté et d’ignorance crasse. De même que le choix d’une musique juke-box, étouffant les cris des victimes quand elle est diégétique, désamorce maladroitement la tension au point de sonner faux dès qu’elle ne l’est plus. N’est pas Scorcese qui veut ! En dépit de l’estampillage "d’après d’une histoire vraie", la fiction ne dépasse jamais la réalité et décrédibilise peu à peu ses personnages qui auraient pu devenir des pantins hilarants sous l’œil ironique d’un Tarantino. Là, appuyé par le jugement final, seul l’effroi se dispute à un ridicule rebutant.
5.5/10
twitter.com/cinefilik
cinefilik.wordpress.com… Voir plus
Je n'irai pas comme vincenzobino jusqu'à mettre ce film sur le même niveau que Dans ses yeux, chef-d'oeuvre absolu à mes yeux, mais c'est vrai que El Clan vaut le détour, bien joué, bien structuré, un très bon moment de cinéma. Et c'est vrai que le cinéma argentin nous réserve de belles surprises, si on pense encore au Cuento chino, aux Nouveaux sauvages, ou encore ce film sur des rencontres dans Buenos Aires si bien filmée dont j'ai oublié le nom.… Voir plus
5.5: nouvelle perle argentine.
La bande-annonce annonçait la couleur: nous allions avoir une version du Parrain mélangée aux Affranchis, le tout a la sauce Almodovar-Argentine (tel les nouveaux sauvages). Et c'est effectivement le cas.
Nous suivons Arquimedes, d'un côté patriarche parfait chérissant sa famille et jurant de la protéger a n'importe quel prix, de l'autre criminel de première instance kidnappant ses ennemis et forçant ses fils a participer aux rapts, bien malgré eux. Et l'aîné, Alejandro, destiné a être une future star des Pumas, l'équipe nationale de rugby, est bien décidé a vivre une vie normale. Bien difficile quand on a un tel héritage familial.
L'aspect politique joue un très gros rôle: corruption et dictature faisait l'actualité du pays sud-américain durant les années 1970-1980 (le récit débute chronologiquement en 1979) avec la même maestria que Dans ses yeux.
Mais ce qui frappe, c'est la chirurgicale étude de mœurs qui est proposée sur les comportements de chacun. Et deux acteurs en particulier méritent une mention brillante: Guillermo Francella est monstrueux dans tous les sens du terme et rappelle fortement Brando-Corleone (notamment sur une séquence marquante avec Alejandro). Et Peter Lanzani est génial, nous faisant totalement ressentir l'empathie pour son personnage, jusqu'à sa dernière scène qui vaut le détour.
A recommander vivement...… Voir plus
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