Guibord s'en va-t-en guerre Canada 2015 – 100min.
Critique du film
Guibord s'en va-t-en guerre
Député fédéral indépendant de Prescott-Makadew à Rapides-aux-Outardes, Steve Guibord se retrouve avec la responsabilité d’un vote décisif, qui déterminera si le Canada ira en guerre. Alors que le pays est gagné par les protestations, le premier ministre tente de le convaincre en lui promettant un poste de ministre dans son administration en échange de son soutien. Mais Guibord va peu à peu douter, notamment au contact de Souverain Pascal, un jeune stagiaire fraîchement arrivé de Haïti, avec une vision idéaliste de la politique…
Passé par Hollywood avec The Good Lie, une guimauve avec Reese Witherspoon passée inaperçue, Philippe Falardeau retourne sur ses terres natales avec une comédie qui lorgne vers le film d’anticipation : le Canada est au bord de la guerre, et le pays se déchire autour de la question. L’idée, amusante, est propice à une satire politique et sociale dans l’air du temps, surtout pour un pays si discret sur la scène internationale. Sauf qu’à l’arrivée, Guibord s'en va-t-en guerre n’est ni drôle, ni original, ni inspiré. Le scénario très mou se résume vite à une suite de scènes et dialogues insipides, à peine relevés par le talent indéniable des acteurs (Patrick Huard, Suzanne Clément, Irdens Exantus). Le réalisateur filme la chose avec une certaine efficacité, mais il ne peut surmonter un scénario soporifique.
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Commentaires
CineFiliK
Rédigé il y a 8 ans
Pensée du jour : La politique est l’art de l’impossible possible
Par un facétieux concours de circonstances, Steve Guibord, député indépendant du comté de Prescott-Makadewà-Rapides-aux-Outardes, a la destinée du Canada entre ses mains. De son vote dépend l’entrée en guerre ou non du pays au Moyen-Orient. Que choisir ? Sa femme est pour, sa fille est contre, lui aurait voulu s’abstenir. Sur les bons conseils de Souverain, un stagiaire haïtien en visite, il s’en remet à la démocratie directe et part à la rencontre de ses électeurs.
Rien n’est facile pour un politicien gentil et moyen dont la quête est de satisfaire sans trop se mouiller les parties prenantes tout en ménageant les susceptibilités. Entre les autochtones qui défendent leurs terres, les mineurs qui craignent pour leur travail, les journalistes intrusifs, les pressions gouvernementales et la famille qui se chamaille, il y a de quoi perdre la tête. Et quand un conflit international s’annonce, c’est le regard de la nation entière et même au-delà qui s’assoit sur les épaules du bon Guibord. Fourmillant d’idées amusantes et sensées, cette farce basée sur des faits réels qui ne se sont pas encore produits, raconte les dessous pétillants de la politique nord-américaine à travers le regard plein d’espoir et de malice d’un jeune du Sud. Une confrontation renversante autorisant le Souverain idéaliste, disciple de Rousseau et de Tocqueville, d’apporter philosophie, sagesse et poésie à son modèle choisi, ancien hockeyeur aérodromophobe. Entre eux deux, une joute oratoire rafraîchissante mêlant accents québécois et haïtiens des plus exotiques que colorent encore les forêts de la Belle Province.
8/10
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