Lamb Ethiopie 2015 – 94min.
Critique du film
Lamb
Ethiopie. Ephraïm, 9 ans, vit seul avec son père depuis la mort de sa mère, emportée par la famine. Il a trouvé en Chuni, une brebis, une amie avec laquelle il partage ses rêves et ses aventures. Pour lui permettre de fuir la sécheresse de leur terre natale, son père l’envoie chez des parents éloignés dans une région plus verte du pays. Mais Ephraïm, plus intéressé par la cuisine que le travail dans les champs, ne trouve pas sa place dans la famille de son oncle autoritaire. Lorsque celui-ci annonce que sa brebis sera sacrifiée pour une fête à venir, il décide d’élaborer un stratagème pour fuir avec Chuni…
Le cinéma éthiopien existe, et d’une bien belle manière. Presque quarante ans après La Récolte de trois mille ans de Hailé Gerima, qui avait rencontré un beau succès en 1976, et quelques mois après le très beau Difret de Zeresenay Mehari, Lamb, premier film de Yared Zeleke, offre une nouvelle fenêtre sur un pays méconnu et trop souvent réduit à des images tragiques. Avec une histoire qui se présente comme une fable, filmée à hauteur d’enfant dans les paysages volcaniques somptueux du nord-est du pays, le metteur en scène évite les poncifs du mélodrame et refuse de sombrer dans le misérabilisme pour s’accrocher aux rêves de son jeune héros, interprété par Rediat Amare. A première vue, Lamb est un film doux, à l’image de ce garçon plein d’entrain et d’espoir. Au fond, c’est un portrait saisissant d’un pays étouffé par ses traditions et pris à la gorge par la nature. C’est dans ce grand écart que Yared Zeleke démontre son talent indéniable, qui lui a valu une place en sélection officielle de Cannes, dans Un Certain Regard.
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