Macbeth France, Royaume-Uni, Etats-Unis 2015 – 113min.

Critique du film

Macbeth

Critique du film: Geoffrey Crété

Ecosse, 11ème siècle. Le pays est déchiré par une guerre civile sanglante. Chef des armées, Macbeth vient de remporter une bataille décisive lorsqu’il rencontre trois sorcières qui prédisent qu’il deviendra roi. Envoûté par la prophétie et l’ambition de son épouse, il assassine le roi pour s’emparer du trône, prêt à tout pour conserver sa position. Quitte à en perdre la raison, et précipiter sa chute.

Macbeth version 2015 est d’une beauté époustouflante. Ralentis extrêmes, paysages hallucinés, brume cauchemardesque, lumières démentes : le film de Justin Kurzel, révélé par Les Crimes de Snowtown et parti à Hollywood réaliser l’adaptation du jeu vidéo Assassin’s Creed avec les mêmes Michael Fassbender et Marion Cotillard, est une grande expérience sensorielle, tant elle transforme la pièce de William Shakespeare en odyssée fantastique. Hélas, cet appétit visuel (le chef op, Adam Arkapaw, est passé par la série True Detective) ne se transmet pas à l’histoire et aux personnages, figés dans une mise en scène trop rigide qui les empêche de respirer et s’épanouir. D’où un sentiment confus de réussite avortée, avec la désagréable impression que Macbeth aurait pu et du être un grand film grandiloquent et tétanisant, plutôt qu’un magnifique objet un brin désincarné.

11.01.2016

3

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Commentaires

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vincenzobino

il y a 8 ans

Étrange OVNI que ce MacBeth version XXIème siècle.
Adapter le classique de Shakespeare s'avère une tâche bien difficile, d'autant plus quand on a en tête le chef-d'œuvre de Welles. Justin Kurzel, réalisateur australien quasi inconnu se distingue de son illustre prédécesseur par une photographie exceptionnelle, qu'il s'agisse de paysages ou de champs de bataille et par un ton théâtral proche du monologue.
Ce choix en déroutera plus d'un a n'en pas douter: la première demi-heure est une succession de sauts intertemporels du récit et si vous ne connaissez pas l'œuvre, vous pouvez décrocher par moments. Étrange également que cette illustration de la folie par une teinte claire donnant l'impression diabolique quelque peu kitsch.
Mais alors, quelle direction d'acteurs: Fassbender dans le rôle-titre dégage la soif de pouvoir de son personnage (la comparaison avec Steve Jobs n'en sera que plus intéressante) et Marion Cotillard est assez bluffante en Lady diabolique avec un accent shakespearien remarquable.
Niveau écriture, rien a redire si ce n'est, peut-être une séquence finale a rallonge quelque peu exagérée et dont l'interprétation proche d'un comic est quelque peu malvenue compte tenu du contexte.
Expérience a tenter pour public quelque peu averti...Voir plus


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