The Program France, Royaume-Uni 2015 – 103min.
Critique du film
The Program
Au début des années 90, Lance Armstrong commence sa carrière de cycliste avec une poignée de belles victoires qui ne présageaient en rien sa destinée grandiose. Ressorti plus déterminé encore d’un cancer, il remporte sept victoires consécutives du Tour de France entre 1999 et 2005. Mais derrière la légende du surhomme, devenu un modèle aux yeux du monde entier grâce à son association caritative pour la lutte contre le cancer, se cache l’une des fraudes les plus spectaculaires du milieu sportif.
L’âge d’or de Stephen Frears est bien loin. Des films comme My Beautiful Laundrette ou Les Liaisons dangereuses ont laissé la place à des plaisirs sommaires comme Tamara Drewe ou Philomena, le nom du cinéaste britannique devenant de moins en moins un gage de qualité. Presque dix ans après le succès phénoménal de The Queen, qui l’a mené jusqu’aux Oscars, il revient ainsi au genre étriqué du biopic avec The Program. Première surprise : le désir de ne pas se laisser acculer par les codes avec un montage dynamique, qui enchaîne les ellipses pour offrir un condensé brutal de la carrière de Lance Armstrong. Peu ou pas de parenthèse intime ou amoureuse, d’écriture ostentatoire et de grandes séquences explosives pour mettre en avant la performance de Ben Foster : The Program s’apparente à une reconstitution froide, mécanique et implacable de ce mythe qui s’est écroulé sous le poids du mensonge et de l’orgueil. La nuance est subtile, mais dans le genre surexposé du biopic, elle suffit à faire de The Program un film plus intéressant que prévu.
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Commentaires
Lance Amstrong, certainement l’un des plus beaux palmarès de l’histoire du sport – sept Tours de France remportés consécutivement – et l’un de ses plus grands tricheurs. De ses premiers succès à sa destitution, un personnage double et trouble qu’il n’étonne pas de retrouver à l’écran. Côté pile, un athlète hors du commun, plus fort que le cancer et source d’inspiration pour ses suivants. Côté face, une créature retorse et manipulatrice, qui préfère le silence plutôt que de choisir entre sa mère et la victoire. Sa ligne de défense, une fois la corde du gibet autour du cou ? Dans ces courses où tous étaient dopés, il n’y a toujours eu qu’un seul vainqueur, moi. Frears cerne bien la complexité de l’homme, mais en synthétisant près de 10 ans en 1 h 43, il se risque à niveler une réalité pleine d’aspérités. Le rôle clé du Docteur Frankenstein à la base même du "programme" est desservi par le ridicule d’un Guillaume Canet emperruqué. La relation complexe entre le roi et son dauphin, Floyd Landis, lestée d’admiration et de jalousie, intrigue certes, mais n’engendre aucune réflexion sur la problématique même du cyclisme, mêlant individuel et collectif. Quant à l’ampleur du cynisme et du déni de l’UCI, des médias et du grand public, elle s’esquisse à peine, l’Anglais préférant achever son film sur une simple chanson… "Everybody knows" de Leonard Cohen.
Pensée du jour : "Citius, Altius, Fortius" et le dopage perdurera.
6.5/10
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Merci Monsieur Frears d'avoir porté a l'écran l'adaptation du livre décrivant le plus gros fiasco sportif de ce siècle.
J'étais extrêmement sceptique avant le visionnement du film car je craignais une sorte de compassion envers le cycliste texan qui m'avait d'abord impressionné avant de me susciter bon nombre de questions a partir du passage du tour a Lausanne en 2001 et d'un souvenir fort particulier professionnel étant réceptionniste dans l'hôtel qui accueillait les US Postal, l'équipe cycliste de l'américain. Et a partir de ce jour, ma vision de ce miracle avait changé et le show d'Ophrah Winfrey avec l'aveu connu fut une certaine réjouissance.
Le film est remarquable a la fois dans sa description de ce "programme", dans ses reconstitutions (si l'on excepte un couac géographique situant Genève... a Montreux, et oui la Suisse joue un rôle géographique) et par son casting emmené par un brillant Ben Foster qui est Lance et un hilarant Guillaume Canet dans le rôle du Dr Ferrari.
Également intéressant la place jouée par Floyd Landis a qui je dis merci d'avoir été un tricheur honnête et permis en grande partie a la vérité d'éclater au grand jour.
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