Berlin, 5h42. Victoria, une jeune Espagnole installée en Allemagne depuis quelques mois, croise à la sortie d’une boîte de nuit un groupe de garçons agités. Emportée par leur humour et leur envie de faire la fête, elle décide de les suivre dans leur virée nocturne. Victoria se retrouve alors embarquée malgré elle dans une histoire dangereuse, aux conséquences dramatiques…

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Méfiez-vous des phénomènes de festival : telle pourrait être la morale de ce film récompensé par le Grand Prix du Festival de Beaune et l’Ours d'Argent de la Meilleure contribution artistique à Berlin, remis par un Darren Aronofsky qui a parlé d’un film qui « renversera le monde ». Vendu sur le tour de force technique d’un seul plan séquence de 2h14, poussé par un buzz solide depuis quelques temps, Victoria de Sebastian Schipper se révèle pourtant bien terne et stéréotypé, comme un Cours Lola, cours (un autre film allemand branché et phénoménal en son temps, qui mérite en revanche sa réputation) dénué de passion, d’imagination et de charme, qui semble dépenser considérablement plus d’énergie à son ambition technique qu’ailleurs. Passé la magie futile de cette caméra inarrêtable, le film se révèle pourtant bien ennuyeux, la faute à des personnages grossiers et une histoire qui, après une première partie creuse, fonce dans une suite de séquences d’une banalité assommante.