Belgica Belgique, France 2016 – 126min.
Critique du film
Belgica
Jo et Frank sont frères, et très différents. Le premier, célibataire et passionné de musique, vient d’ouvrir son propre bar, le Belgica. Le second, l’aîné, est un père de famille à la vie bien rangée. Lorsqu’il découvre l’ambiance qui s’empare du Belgica chaque soir, Frank y voit l’opportunité de s’évader de son quotidien : il propose à Jo de l’aider à agrandir le bar et en faire un lieu incontournable. Sous l'impulsion de ce duo, le Belgica devient en quelques semaines un véritable phénomène…
Pour de nombreux cinéphiles, le cinéaste belge Felix Van Groeningen est la grande révélation de ces dernières années avec La Merditude des choses et Alabama Monroe, phénomène de l’année 2012. Belgica devra donc répondre aux attentes de ce public, qui y retrouvera bien vite les mêmes ingrédients : héros marginaux, famille dysfonctionnelle, ambiance alcoolisée et musicale, bonne humeur teintée de drame, avec ce même désir de filmer les corps ordinaires et les belles âmes du peuple. La force de Belgica viendra sans surprise de son énergie vorace, son appétit pour les rythmes et la fureur parfois renversante de sa mise en scène, sans oublier la direction d’acteur impeccable (Stef Aerts et Tom Vermeir). Mais parce que tout ceci s’articule autour d’une histoire très simple, aux ficelles très connues, Felix Van Groeningen ne parvient jamais véritablement à incarner son film et à en faire une œuvre profonde, dont la valeur ne repose pas uniquement sur des artifices.
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Commentaires
5.5: Assez flippante thérapie que ce Belgica.
Frank et Jo sont frères avec comme héritage paternel le Belgica, sorte d'Amnesia miniature située a Gand. Le second cité répond a l'invitation du premier pour gérer l'affaire familiale. Mais lorsque il s'agit de se mettre d'accord sur les mesures a prendre, notamment sur un plan sécuritaire, gérer sa vie privée (avec la drogue en toile, bonjour les dégâts) et les "clubbers" souvent turbulents, la mission s'avère quasi impossible.
Félix Van Groningen avait, avec the broken circle Bluegrass (Alabama Monroe en France), réussi a nous transmettre a la fois une empathie sur son duo de parents musiciens et une véritable analyse psychologique sur la gestion d'un deuil. Avec Belgica, l'empathie n'est certes pas de la partie sauf si vous aviez connu la drogue et en étiez sortis (dans ce cas l'un des frères va fortement vous procurer un effet miroir assez déroutant). Mais l'étude psychologique proposée s'avère une véritable thérapie. Et de Frank et Jo, les deux connaissent a leur tour une lucidité et une plongée abyssale représentée par des prises de vues "floues" de toute beauté et des traits de caractères a la limite de la rupture.
Pour incarner nos frères, deux acteurs magnifiques: Tom Vermeir et Stef Aerts. Chacun exprime a merveille les ressentis de leurs personnages et l'absence de sentiments par des regards (notamment celui de Aerts) assez saisissants.
Mais la musicalité du film est sans doute le point fort : si vous avez fréquenté les discothèques durant les années 1990, vous allez replonger dans diverses ambiances et danses (notamment un pogo de toute beauté ainsi que quelques envolées techno) et la chanson du générique de fin pourrait bien vous donner des envies de replonger 20-25 ans en arrière.
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