La danseuse Belgique, République Tchèque, France 2016 – 108min.
Résumé
Née dans le grand ouest américain du XIXème siècle, Mary Louise Fuller rêvait d’art et de théâtre. Mais rien de prédestinait cette fille de ferme à devenir la gloire des cabarets parisiens de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Cachée sous des mètres de soie, les bras prolongés de longues baguettes en bois, elle devient Loïe Fuller et réinvente son corps sur scène pour émerveiller les spectateurs. Même si les efforts physiques doivent lui briser le dos, même si la puissance des éclairages doit lui brûler les yeux, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter la chute de cette icône du début du 20ème siècle.
Date de sortie
Suisse All.: 10 novembre 2016
Romandie: 28 septembre 2016
Réalisation
Casting
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Commentaires
"La danseuse" est une splendide réalisation. Dans la forme tout d'abord. Choix stylistique et artistique affirmés, casting, photographie, montage et dialogue. Dans le fonds ensuite avec un traitement intéressant et abouti de la vie supposée réelle d'une créatrice jusqu'au boutiste. A l'instar de nombreux autres artistes, Loïe Fuller est habitée par une force intérieure sans concession qui la pousse à réaliser ses rêves. C'est là que le film devient intéressant car il illustre, sans expliquer, cette obsession radicale qui occupe l'esprit de toute une vie de certaines personnes.
Un mot sur Lili Rose Depp : sans crever littéralement l'écran elle réussit de manière marquée son entrée en scène dans un grand rôle. Elle va marquer son époque.… Voir plus
Pensée du jour : Les feux de la rampe
De l’Ouest américain à Paris, l’ascension et la chute de Mary Louise Fuller, dite Loïe, icône de la danse moderne au début des années 1900, avant d’être effacée des mémoires par Isadora Duncan.
Une véritable héroïne de cinéma que cette Loïe Fuller. Cowgirl par son père, émigré français aux États-Unis en quête d’or, puis chrétienne obligée par sa mère, membre new-yorkaise de l’Union des femmes pour la tempérance, c’est la danse qui lui donnera un nom. Cette guerrière opiniâtre – elle porte une armure lors de sa défloration plus ou moins forcée –, inspirée par la princesse Salomé, est une artiste complète, qui des costumes à la mise en scène, en passant par l’éclairage électrique – nouveauté de l’époque –, a su imposer ses créations uniques. Debout sur un piédestal, habillée d’une longue tunique blanche aux manches démesurées, elle agite les bras pour devenir sous la lumière colorée des projecteurs un ange, un papillon, une orchidée. Points d’orgue du film, ces chorégraphies suscitent une fascination que l’on imagine proche de l’émerveillement ressenti autrefois. Audacieux aussi, le personnage inventé de Louis, incarné par Gaspard Ulliel, sorte de présence fantomatique, à la fois mécène, amant et conscience de l’héroïne qui finira corps et cœur brûlés. La rivalité avérée avec Isadora Duncan qui la supplantera bientôt convainc beaucoup moins dans son rendu. La faute aussi à l’opération marketing construite autour de la présence pour la première fois à l’écran de Lily-Rose Depp, fille de Vanessa et Johnny. Charmant au demeurant, l’oiseau de Paradis au pedigree d’exception déploie des ailes encore trop graciles pour se confronter à la présence athlétique de Soko. A voir laquelle des deux marquera le plus le cinéma de son temps.
6.5/10
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