La fille inconnue Belgique, France 2016 – 113min.

Critique du film

La fille inconnue

Critique du film: Geoffrey Crété

Jeune médecin généraliste, Jenny remplace un docteur dans un petit cabinet de docteur qu’elle compte quitter pour suivre ses ambitions. Un soir, après la fermeture, elle refuse de répondre lorsque quelqu’un sonne à la porte après une longue journée. Elle apprend le lendemain qu’il s’agissait d’une adolescente, retrouvée morte dans un chantier en face du cabinet. Parce que cette fille n’a pas de nom, elle décide de se lancer dans une enquête pour retrouver son identité.

Une fois n’est pas coutume : le dernier film des frères Dardenne a été accueilli froidement au dernier Festival de Cannes, où le duo a remporté deux Palme d’or parmi d’autres prix. La Fille inconnue perd donc 7 minutes pour sa sortie en salles, dans une manœuvre pour rattraper le mauvais coup publicitaire. Gageons que la nouvelle version ne sauve pas le film : mécanique, simpliste, enfermé à double tour dans une intrigue sociale convenue qui manque désespérément de finesse et de dimension dramatique, La Fille inconnue restera sans nul doute un film mineur du duo, malgré le talent d’Adèle Haenel. Un choc d’autant plus grand que Deux jours, une nuit, leur précédent film, était l’un de leurs plus beaux.

10.10.2016

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 8 ans

Pensée du jour : La combattante

Jenny Davin, jeune médecin généraliste, décide de ne pas ouvrir la porte de son cabinet à la personne qui vient de sonner. Il est déjà tard, la journée fut intense et cela fait plus d’1 heure qu’elle et son stagiaire Julien auraient dû pouvoir rentrer chez eux. Le lendemain, la police l’accueille et lui apprend que le corps non identifié d’une femme a été retrouvé juste en face de son lieu de travail.

« Pour établir un bon diagnostic, il faut être plus fort que ses émotions », affirme Jenny à son assistant, tétanisé devant un enfant en crise. Mais quand ce médecin reconnu par ses pairs prend conscience qu’un geste de sa part aurait pu sauver une vie, elle ne peut retenir ses larmes. Ses grands principes vacillent. Rongée par le remord, elle s’entête de se racheter la conscience qu’elle juge ébranlée en redonnant coûte que coûte nom et histoire à l’étrangère disparue. Plus efficaces qu’une police peu impliquée, ses gestes professionnels, son écoute des corps et des patients, ainsi que son abnégation sans limites ouvriront cette fois les portes de la vérité et de la rédemption. Responsabilité, culpabilité, sujets qui ne manquent pas d’intérêt. Adèle Haenel, ton sec, regard renfrogné, les incarnent avec sa carrure de soldate, se hissant au panthéon des héroïnes dardenniennes – Rosetta, Lorna, Sandra – qui ne renoncent jamais. Son combat excepté, on ne saura rien de son parcours personnel, de sa vie intime et familiale, au point de demeurer la fille inconnue. Un manque qui ne la rend pas facilement aimable. Les personnages secondaires, en retrait, peinent à se démarquer dans la grisaille ambiante. Quant à l’enquête, certes secondaire, elle est plombée par des facilités scénaristiques non convaincantes. De quoi restreindre l’enthousiasme et empêcher de succomber aux émotions.

6/10

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