L'économie du couple Belgique, France 2016 – 100min.
Communiqué de presse
L'économie du couple
Après 15 ans de vie commune, Marie et Boris se séparent. Or, c'est elle qui a acheté la maison dans laquelle ils vivent avec leurs deux enfants, mais c'est lui qui l'a entièrement rénovée. A présent, ils sont obligés d'y cohabiter, Boris n'ayant pas les moyens de se reloger. A l'heure des comptes, aucun des deux ne veut lâcher sur ce qu'il juge avoir apporté.
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Marie, Boris et leurs deux fillettes forment l’archétype même de la famille idéale. Mais après 15 ans, l’amour a déserté le couple qui ne souhaite pas faire semblant. Une séparation est nécessaire, mais un désaccord financier sur l’appartement force les protagonistes à cohabiter.
« Autrefois, on savait réparer… Maintenant, on jette. Dès qu’il y a un problème, on jette… », assène la mère de Marie – Marthe Keller, d’une grâce clairvoyante. Car tout s’achète et se rachète, sauf l’amour. Et quand il n’y en a plus en suffisance, l’heure est au règlement de comptes. Elle a acheté la maison avec un héritage et ses propres deniers. Elle s’estime seule propriétaire. Il a investi sa sueur, sa force et son temps pour la rénover. La moitié de la valeur du bien doit lui revenir. La discussion est sans fin et le gouffre de plus en plus profond. Lui – Cédric Kahn –, voix rocailleuse, barbe sombre et issu d’un milieu modeste, pourrait trop vite passer pour le méchant de service. Mais ayant le plus à perdre, il garde l’espoir d’une réconciliation. Elle – Bérénice Bejo –, droite et dure, bourgeoise et travaillant dans le milieu académique, ne veut rien lâcher et campe sur ses positions. On se provoque, on s’humilie sur un fond de lutte des classes, on se rapproche pour mieux s’éloigner. La guerre des Rose est déclarée, sans l’outrance américaine, mais tout aussi cruelle. L’argent en est son nerf. Témoins malheureuses de ces scènes de la vie conjugale, les vraies jumelles Jade et Margaux, miroir d’un lien parental et charnel indéfectible. De même que le spectateur, souvent chez Joachim Lafosse – Nue propriété, Elève libre et A perdre la raison –, dans une posture voyeuriste inconfortable. Par l’unité spatiale qui se limite presque uniquement à cet appartement placé au cœur du conflit ouvert, on assiste à un huis-clos rêche et étouffant que des saynètes pleines d’émotion – un quadrille improvisé sur du Maître Gims – aèrent et élèvent. Reste enfin l’image de ce couple, attablé à une terrasse de café, l’air serein, alors qu’en fond sonore se laisse écouter la voix sentencieuse d’un juge. Quand la douceur des sentiments se confronte à l’amertume administrative.
7.5/10
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