Moonlight Etats-Unis 2016 – 111min.

Critique du film

Moonlight

Critique du film: Geoffrey Crété

Sans père, avec une mère droguée, Chiron grandit tant bien que mal en solitaire dans un quartier difficile de Miami. Victime de ses camarades d’école, il est recueilli un jour par Juan et sa petite amie Teresa, qui décident de lui offrir un refuge. Mais Juan est un dealer, qui vend justement à sa mère. De cette enfance brutale à la découverte de sa sexualité, de l’innocence à sa bataille pour trouver une place dans cette société, trois moments importants de la vie de Chiron.

Avec Manchester by the Sea, c’est l’autre grand mélodrame des Oscars : Moonlight, deuxième film de Barry Jenkins, réalisateur venu de la scène indépendante. Sur le papier, c’est un prototype du drame social, avec la trajectoire d’un garçon noir et homosexuel, élevé dans un quartier difficile de Miami par une mère toxicomane. A l’écran, c’est plus subtil et moins évident : Moonlight est un film dur, qui résiste à l’appel aux larmes faciles malgré ses ficelles attendues. Plus que ses scènes faciles, notamment autour de la mère interprétée par Naomie Harris, c’est dans quelques magnifiques instants (un regard caméra, un silence) que le cinéaste démontre un talent formidable. La troisième partie, portée par le fantastique Trevante Rhodes, est certainement la meilleure, la plus étonnante et touchante, et la preuve indéniable que le cinéaste est à suivre de très près.

15.02.2024

4

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 7 ans

“Boyhood”

Issu d’un quartier pauvre de Miami, Chiron cherche à savoir qui il est et qui il pourra devenir dans une société qui ne lui permet pas de s’épanouir.

L’enfance, l’adolescence et la jeunesse adulte. Trois stades fondateurs pour symboliser une existence. Little, Chiron et Black. Trois prénoms pour un seul homme. Trois acteurs pour lui donner un corps, un visage, une âme. Ceux d’un noir, gay, pauvre, orphelin de père et fils d’une toxicomane. D’un pesant mélodramatique pourrait être ce portrait oscarisé, mais sensible en est l’approche, fluide est la temporalité. L’image est travaillée en dépit d’une caméra parfois virevoltante. La musique éclectique ouvre des horizons poétiques d’une beauté insoupçonnée. Si la mère noie, la mer porte… Bleue comme les peaux noires qui se caressent et se rassemblent sous un rayon de lune.

7.5/10Voir plus


vincenzobino

il y a 7 ans

S'il te plait, dessine-moi un Oscar...
Julian tente de faire son deal lorsqu'il est interrompu par la course de Chiron, un jeune garçon tentant d'échapper à trois assaillants. Il le prend sous son aile et découvre que l'univers du garçon n'est pas si éloigné du sien. Le garçon devient ado, l'ado devient un homme et les expériences de vie s'enchaînent les unes après les autres.
" Bouleversant", "chef-d'œuvre", " interprétations transcendantes": les superlatifs se succédaient autour du "vainqueur" des Oscars, d'où une attente forte. Malheureusement le deal étrange que constitue la chute de la cérémonie des Oscars a de quoi laisser interloqué.
Oui, les plans autour de Chiron marqués par un flou volontaire représentant une certaine absence, de même que le plan expliquant le pourquoi du titre sont magnifiques. Oui Naomie Harris et Mahersala Ali sont excellents (je ne comprends néanmoins pas le prix de Mahersala comparé à d'autres).
Mais entre la virtuosité visuelle de Lala Land et Hacksaw Ridge, la bouleversante expérience de the Arrival, voire les piques de hidden figures et Manchester by the Sea, l'impression personnelle qui en ressort, à la hauteur du dernier plan, est celui d'une amertume certaine. Une impression d'avoir voulu défier un certain pouvoir et d'avoir fait de cette issue un choix politique.
Me tromperai-je? A vous de me contredire et/ou de m'ouvrir les yeux si c'est le cas.
A vous de voir...Voir plus


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