Emma Italie, Suisse 2017 – 116min.
Critique du film
Il colore nascosto delle cose
Teo (Adriano Giannini) est un brillant publicitaire, faussement amoureux, en couple et un peu coureur. D’aucuns le diraient mondain mais, à 40 ans, l’homme du monde souffre d’un isolement familial, d’une absence… Une dolce vita à l’italienne d’une banalité contemporaine, mais la routine s’arrange avec la rencontre d’Emma (Valeria Golino), une femme séduisante, ostéopathe et aveugle...
C’est une histoire d’amour déraisonnable, impitoyable, accidentelle et accidentée. L’invalidité d’Emma, interprétée par une Valeria Golino toujours merveilleuse, ne servira que de prétexte pour mettre en exergue les épreuves du coeur. Deux êtres tourmentés se rencontrent et ce qui n'était au début qu'un pari entre amis sera lentement chamboulé par un sublime revers de médaille. Alors que son équipe de créatifs pêche lamentablement sur une nouvelle campagne, sa vision du monde l’inspire. Incorrigible opportuniste? Au seuil d’un amour éternel? L'ambivalence de Teo sera excellemment portée à l’écran par Adriano Giannini et la mise en scène délicate de Silvio Soldini.
Délier les apparences; on pensera à La Couleur des sentiments ou même au très récent The Shape Of Water. Revenir à des thématiques aussi élémentaires est un pari toujours délicat. Réalisé ici avec une sensualité évidente, le film se revêt néanmoins d’un classicisme narratif et n’évitera que très rarement les écueils des bons sentiments, aussi sincères soient-ils. Il restera pourtant une plénitude, un film universel aux valeurs intemporelles et surtout, une autodérision adorable dans l’écriture du personnage d’Emma et de son amie Patti, jubilatoire sous les traits d’Arianna Scommegna!
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