Un jeune migrant se fait tirer dessus alors qu‘il traverse illégalement la frontière. Sous le coup de sa blessure, Aryan découvre qu‘il a maintenant le pouvoir de léviter. Jeté dans un camp de réfugiés, il s‘en échappe avec l‘aide du Dr Stern qui nourrit le projet d‘exploiter son extraordinaire secret.

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Présenté au dernier Festival de Cannes, La Lune de Jupiter est le nouveau film de Kornél Mundruczó. Le Hongrois s'était déjà fait remarqué sur la Croisette avec White God en 2014 où il avait remporté le Prix Un Certain Regard. Cette fois, son film est reparti bredouille de Cannes et pourtant il méritait sans doute une récompense, celle de la meilleure mise en scène.

Techniquement parlant, La Lune de Jupiter est un tour de force impressionnant. Dès son ouverture en plan-séquence, le long-métrage s'inscrit dans la veine des Fils de l'homme et présage d'une œuvre follement ambitieuse derrière la caméra. Ainsi, le cinéaste livre d'innombrables plans d'une beauté fascinante, d'une force silencieuse épatante et portés par une grâce divine pour certains. Il y a en effet quelque chose d'extrêmement mystique dans La Lune de Jupiter, un mystère insondable dans ce super-héros décalé dont les pouvoirs seront les déclencheurs de séquences virtuoses.

Malheureusement, La Lune de Jupiter ne réussit pas à s'élever au-dessus de la masse scénaristiquement à cause d'un propos politique trop peu développé. Si le long-métrage s'intéresse à la vague de migrants et se révèle être une œuvre hybride entre la science-fiction et le film social, son réalisateur Kornél Mundruczó n'arrive jamais à donner une véritable ampleur philosophique ou bien un enjeu majeur à son allégorie de l'Europe actuelle (l'une des lunes de Jupiter s'appelle Europa). Dommage tant il y avait matière à livrer un pamphlet remarquable sur ces questions là.