La mort de Staline France, Royaume-Uni, Etats-Unis 2017 – 107min.

Critique du film

The Death of Stalin

Alexandre Janowiak
Critique du film: Alexandre Janowiak

Nous sommes en 1953. Joseph Staline semble en très bonne santé (bien que paranoïaque), terrorise tout le monde, élimine sommairement tout dissident suspecté et espionne même ses copains. Tout cela prend fin brutalement le matin où le dictateur est retrouvé allongé sur le sol de son bureau, victime d'une attaque.

Le décès de Staline a fait l'objet de plusieurs mythes et d'histoires plus rocambolesques les unes que les autres, contées dans les cours d'écoles ou les livres historiques. Huit ans après sa comédie noire In the Loop, l'excellent Armando Ianucci (créateur de la série non-moins satirique Veep), décide de revenir au cinéma pour narrer les heures et jours suivant la mort du dictateur soviétique.

Au cœur de La Mort de Staline, il y a cette volonté presque permanente du burlesque. De l'attaque cardiaque du Père des peuples pendant un fou rire aux gardes qui n'osent entrer dans la chambre du dictateur terrifiés à l'idée de le déranger en passant par les têtes dirigeantes de l'URSS soulevant le cadavre plein d'urine de Staline... la première demi-heure du long-métrage est un régal d'humour noir et surtout d'authenticité puisque l'ensemble des événements cités se sont bel et bien déroulés si l'on en croit les témoignages historiques ou les mémoires de Nikita Khrouchtchev. Toutefois, le décès de Staline passé, le film perd en efficacité et surtout en intérêt. Le jeu de succession entre les différents protagonistes permet quelques belles séquences d'humour. Malheureusement, elles sont rapidement effacées par la fadeur d'un scénario qui ne retrouvera jamais la force tragi-comique de ses débuts.

28.03.2018

3

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

CineFiliK

il y a 6 ans

“Marx attaque”

Lorsque Staline meurt en 1953, victime d’une attaque cérébrale, la panique s’empare de sa garde rapprochée. Qui gagnera la guerre de succession sans perdre la vie ?

Et si l’on prenait le parti de rire de la terreur exercée sur son monde par le Petit père des peuples ? Survolant son cadavre encore chaud, ses vautours de ministres luttent becs et serres acérées pour s’emparer du pouvoir. Les balles fusent autant que les bons mots (en anglais hélas). Derrière leurs moustaches ou lunettes, et malgré le sang qui dégouline sur chacune de leurs mains, les ambitieux Malenkov, Beria, Molotov et Khrouchtchev passeraient presque pour les frères Marx.

Cette farce, adaptée de la bande dessinée documentée du même nom, mêle l’absurde au noir le plus dense. La caricature suscite dès lors un semblant de malaise en apparaissant plus fidèle à la vérité historique qu’un manuel scolaire russe. Peu enclin à voir ses mythes égratignés, le Kremlin de Poutine a d’ailleurs interdit le film sur son sol.

6.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


vincenzobino

il y a 6 ans

2.5: Joyeuses Funérailles
1953: Staline vient d'ordonner d'autres purges et souhaite assister à la retransmission radiophonique d'un concert. Mais pris d'un arrêt cardiaque, le maître de Moscou semble inapte à gouverner. C'est du moins l'avis de Kroutchev et d'une partie du grand Conseil. Mais certains membres protégés ne l'entendent pas de cette oreille.
Comment l'après-Staline a-t-il été forgé? Tel est le propos du film. La bande-annonce prévenait que l'humour noir serait au rendez-vous. Vu l'âge d'admission, l'on pouvait prétendre avoir droit à une satire forgée entre Tarantino et les Monty Python. Si le premier acte autour de l'enregistrement nous rappelle inexorablement la troupe britannique (avec du reste Palin au casting), la part Tarantino est hélas absente.
Effectivement, ces incessantes joutes de pouvoir nous font perdre le fil à la longue: il eût été judicieux voire jubilatoire de rendre la pareil à 1941 en satirisant le communisme et son éthique pouvant franchement faire rire jaune. Las!! Le film se perd par des quiproquos auxquels l'on ne s'y retrouve plus avec un trop important rôle donné à la famille proche de Staline au détriment d'un esprit révolutionnaire alors présent mais trop peu illustré.
L'on sourit un peu au début mais le coup d'Etat cinématographique promis ne se réalise pas et l'adaptation de ce Comic manque singulièrement... de chute mémorable autre que celle du dictateur.
A vous de voir...Voir plus


Autres critiques de films

Riverboom

Sauvages

Feu Feu Feu

A Sisters' Tale