Captive State Etats-Unis 2018 – 110min.

Critique du film

Il ne manquait que l’étincelle

Prescilia Correnti
Critique du film: Prescilia Correnti

Rupert Wyatt voulait se lancer une nouvelle fois dans la science-fiction. Produire un long-métrage entre le thriller et l’horreur qui sentait bon l’invasion alien à la sauce District 9 ou encore World Invasion : Battle Los Angeles. Avec un budget de 25 millions de dollars ainsi que des bandes-annonces très alléchantes, c’est finalement un goût amer qui se dégage du film. La sensation d’être passé à côté de l’histoire.

Captive State démarre pourtant bien. En quelques secondes, le réalisateur de La Planète des Singes : les Origines installe son spectateur dans une ambiance angoissante et suffocante. Embarqué au cœur de l’action, le cinéaste réussit d’emblée à poser une introduction apocalyptique à la hauteur de ce qu’on nous avait promis. Et c’est au travers du dernier plan alléchant que l’envie est à son maximum d’en apprendre plus sur cet univers. Comment ces extraterrestres à l’apparence entre une version obscure d’Elmo de Sesame Street et un cactus sont-ils arrivés ici ? Dans quel but ?

Malheureusement ce face à face avec ces bêtes venues de l’espace ne sera que de très courte durée et ne se reproduira que très rarement. Rupert Wyatt et le scénariste Erica Beeny ne semblent pas vraiment s’intéresser à ces êtres intergalactiques puisqu’en tout et pour tout ils n’apparaîtront qu’une dizaine de minutes à l’écran. Au contraire, le duo va plutôt se concentrer sur le côté humain du long-métrage. Entre partisans du régime autoritaire extraterrestre et résistants, Captive State nous ressert simplement la formule d’une énorme métaphore de la guerre vue et revue au cinéma, avec son lot d’intrigues interpersonnelles, d’arrestations violentes, actes criminels et autres prisonniers politiques.

Si le début du film est dynamique avec l’arrivée de son jeune protagoniste Gabriel (Ashton Sanders), le reste du long-métrage est d’une mollesse et lenteur à mourir d’ennui. En résulte une désagréable sensation que les bandes-annonces nous ont menti et que l’essentiel du film regorge dans son générique de fin. Pour un film d’invasion alien où ils sont supposés être partout autour de nous, Captive State en manque cruellement. En définitive, le long-métrage s’étire inutilement, essayant de combler le vide comme il le peut et de garder éveiller son spectateur. Malheureusement ça ne prend pas.

En bref !

Captive State paraissait pourtant très prometteur sur le papier mais le long-métrage de Rupert Wyatt passe à côté de tous ses fondamentaux. Derrière le glaçage de science-fiction, Captive State se veut humaniste en racontant une histoire de résistance mais se loupe sur tous les niveaux.

02.04.2019

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