Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald Royaume-Uni, Etats-Unis 2018 – 134min.
Critique du film
Un chapitre transitoire un peu bancal
Démarré en 2016 et toujours sous la houlette britannique (et non russe) du réalisateur David Yates, moldus, mordus et fondus de la saga Harry Potter reprenaient enfin leur souffle après une apnée insoutenable depuis 2011, et goûtaient au doux plaisir du préquel avec Les Animaux Fantastiques. Deuxième volet d’une saga prévue sur cinq épisodes, la romancière J. K. Rowling signe un nouveau scénario original et plonge l’aventure dans une tambouille de magie noire plus ou moins concluante.
1927. Suite à une évasion spectaculaire à la barbe du Congrès, Gellert Grindelwald (Johnny Depp) s’est envolé comme promis vers plus de fantaisies noires et recrute désormais ses fidèles chez les non-magiciens. Albus Dumbledore (Jude Law), semble être le seul à pouvoir l’arrêter or une entente insoupçonnée refait surface et Dumbledore refuse. C’est alors qu’il fait appel à son ancien étudiant Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) pour stopper Grindelwald et tous se retrouvent sur les traces de Credence Barebone (Ezra Miller).
Chose promise, chose due ! quand il s’agit d’évasion, Grindelwald est un homme de parole. Capturé dans un ramdam magi(que)stral en tomber de rideau des Animaux Fantastiques, Gellert ouvre ici les hostilités avec une évasion théâtrale, et pourtant bien maladroite. Sous les traits blanchis et “blondis” de Johnny Depp (d’ailleurs peu convaincant), David Yates présente dès l’ouverture une esthétique surmenée par l’envie de créer du mystique spectaculaire à outrance. Ni les trombes d’eau assourdissantes, ni les cheveux de l’apocalypse, ni le teint blafard du magicien, ni sa verve de persifleur n’y feront rien ! Les Crimes de Grindelwald s’ouvre sur des préliminaires rasoirs, bruyants et pourtant aphones. Un défaut de mise en scène assez constant sur la suite du long-métrage, vacillant entre le scolaire et l'enchanteur.
J. K. Rowling saurait-elle redresser la barre? pas si sûr, la romancière disperse d’aimables révélations au scénario (la principale étant la sexualité d’Albus Dumbledore) mais rien ne sera jamais surprenant ni véritablement percutant. La poursuite de Credence est particulièrement longue et le récit des nouveaux personnages manque d’inventivité (à l’image de ses flashbacks racontés en voix-off). Il est difficile de véritablement s’enthousiasmer face au dessein de cette nouvelle équipe et Les Crimes de Grindelwald s’apparente de près à un chapitre transitoire engourdi.
Plus regrettable encore, une tendance à se servir de sa propre mythologie sans jamais la réinventer. On s’étonnera aussi de la très fade reconstitution de la Belle Époque et d’une utilisation très premier degré du folklore parisien. L’apparition de Nicolas Flamel quant à elle, pose le sceau d’un cruel manque d’authenticité. En définitive, Les Crimes de Grindelwald se cape de toutes les attractions touristiques de la capitale française. Allez faire de la magie avec ça … Si l’histoire est assez piteusement pensée et si personne n’en sort sublimé, le film profite néanmoins des auras délicates de Katherine Waterston, Eddie Redmayne, Dan Fogler et Jude Law. Les acteurs offrent quelques instants de velours, presque suffisants pour sauver Les Crimes de Grindelwald.
En bref !
Malgré une mise en scène hésitante et un scénario peu concluant, Les Crimes de Grindelwald profite d’une palette d’acteurs tout aussi sympathique que talentueuse. Pourtant ce deuxième volet n’emporte jamais réellement les faveurs de ses spectateurs, la faute à une mythologie qu’il devient difficile de réinventer. Les personnages, les révélations, il semble que J. K. Rowling ait eu besoin d’un chapitre transitoire pour poser les bases d’une histoire qu’il faudra étirer encore sur trois longs-métrages. Nécessaire donc pour les fans, et parfaitement dispensable pour les profanes.
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Commentaires
Et bien personnellement j'ai beaucoup aimé ce film.
Plus sombre que le premier, plus intriguant également. Par moment on ne sait plus vraiment qui est "le vrai méchant" de l'histoire car rien n'est tout blanc ou tout noir, ce qui donne une certaine profondeur aux personnages.
Personnages d'ailleurs très intéressant. Les acteurs et actrices sont excellent, les décors et costumes magnifiques, les animaux toujours aussi fantastiques, bref j'ai beaucoup aimé.… Voir plus
Et bien pour moi c'est simple, c'est un film que je n'ai pas du tout aimé! A aucun moment je n'ai pu rentrer dans l'histoire racontée. Techniquement c'est excellent sinon, il n'y a rien de vraiment passionnant. (F-22.11.18)
Episode 2 bien moins enfantin que le premier. Des effets spéciaux à couper le souffle, et une intrigue bien plus passionnante que dans la saga Harry potter . En effet contrairement à Voldemort qui ralliait ses adeptes par la violence et la terreur (un grand classique quoi), Grindelwald tente au contraire de convaincre par les mots et la sagesse. Même les plus gentils s'y laissent prendre, et le bien et le mal se mélangent complètement. Un grand bravo à J-K Rollings pour l'écriture de cet épisode. Le 5 étoile est mérité.… Voir plus
Dernière modification il y a 5 ans
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