En eaux troubles Etats-Unis 2018 – 114min.

Critique du film

The Meg

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Surfant sur la vague des Dents de la Mer et du navrant mais cultissime et donc indispensable Psycho Shark, le réalisateur de Rasta Rockett (Jon Turteltaub) s’apprête lui aussi à hanter les plages estivales avec un mastodonte tout droit sorti des profondeurs de la préhistoire… Le squale a la dent dure et Jason Statham une cuirasse de bronze. Voilà qui promet !

À quelques encablures des côtes chinoises, un industriel américain finance un programme international d'observation de la vie sous-marine. L’homme n’est ni philanthrope ni océanographe et il s’enrichit des potentielles merveilles immergées. Et à 10 000 mètres de profondeur, il semble que la science ait sous-estimé le potentiel de notre planète. Un submersible partira en mission mais il sera attaqué par un prédateur. Un seul homme pourra alors intervenir, un plongeur qui 5 ans auparavant s’était retrouvé face-à-face avec ce gigantesque requin: le Megalodon.

Basé sur la saga éponyme de l’auteur américain Steve Alten; si le film de Jon Turteltaub inspire la sympathie, c’est dans la surenchère d’une idée grotesque avec Jason Statham en plongeur-sauveteur ! Il faudra s’attendre à une vaste blague d’un genre très B-movie et, dès les premiers instants jusqu’au premier sauvetage, The Meg est outrancier de clichés dans la composition des rôles au point d’en être amusant. Le film déboule à une vitesse folle, taquine l’hégémonie américaine et le trio de la première mission sous-marine se révèle plutôt charmant. Bref ! On peine à y croire mais dans sa catégorie, The Meg démarre convenablement.

Alors que le suspens est cloîtré au début à 10 000 mètres dans les profondeurs du Pacifique, les courants marins laisseront le Megalodon s’échapper à la surface. Dès lors, il s’offrait au moins deux possibilités au scénario. La première: rétablir un équilibre naturel entre l’Homme et l’animal par la “fiction scientifique” (ce qui aurait pu être épique en plus d’être ingénieux), ou alors privilégier le divertissement d’action, mais sans surprise le prédateur devient une monstruosité qu’il faut abattre. L’océanographe chinois, interprété par Winston Chao, aura d’ailleurs quelques remarques judicieuses sur l’Homme et sa curiosité destructrice. Pourtant The Meg persiste et sombre avec violence. Un choix narratif qui sur grand écran offrira son lot de scènes aussi discutables que vertigineuses et sanguinolentes, à l’image de son climax au harpon ...

Sous couvert de proposer (on l’espère) une farce de second-degré, le spectateur y trouvera un discours très nombriliste sur l’Homme tout puissant face à la nature. Ici le “monstre” n’est autre qu’un mammifère en dehors de son écosystème, de surcroît ancestral et déniché par la science. Avec le personnage de la petite de fille, jouée par Shuya Sophia Cai et qui séduira nécessairement un public plus jeune, les intentions du film sont d’autant plus contestables. Il reste néanmoins la très convenable prestation de sa mère (dans le film), l’océanographe Suyin interprétée par Bingbing Li (Seventeen Years , Transformers: Age of Extinction), aux côtés du très sympathique Ólafur Darri Ólafsson, l’un des rescapés de la première mission sous-marine, et d’un Jason Statham qui se cantonne au même genre de rôle et pour cause, ça a le mérite d’être efficace.

En Bref !

À première vue, The Meg pouvait laisser curieux tant il surjouait la carte de l’extravagance et du kitsch, mais c’est dans la violence de son discours éthique et scientifique que le film de Jon Turteltaub laissera perplexe. C’est une farce, certes, presque dystopique entre l’Homme et l’animal, mais il y aura autant de raisons de se lamenter que d’applaudir.

20.02.2024

2

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

georges511

il y a 6 ans

enfin un film fait pour distraire,sans donneur de leçons qui n'a aucun temps mort et magnifiquement mis en scène et joué.

Voilà à quoi doit ressembler un road movie qui redonne la patate dans ce monde trop naze et de plus en plus contrôlé par cette sal...de Facebook,Instagram,Twitter,etc,etc…..

Allez plutôt au ciné et sortez au lieu de perdre votre temps et surtout arrêtez de dévoiler toute vos vies sur ces sites qui ne sont bons qu'à pomper vos données et rien d'autre…et faire leurs beurre sur votre dos.


Rebellez vous,il n'est pas encore trop tard!!!!!!!

Allez au ciné c'est bien plus intelligent et ça fait plus de bien au cerveau.

CQFDVoir plus


Autres critiques de films

Sauvages

Riverboom

Feu Feu Feu

Naître Svetlana Staline