Adorables Belgique 2019 – 91min.
Critique du film
Anges et démons
Pour son deuxième long-métrage, la réalisatrice belge Solange Cicurel signe une comédie réunissant Elsa Zylberstein et Lucien Jean-Baptiste en couple divorcé qui doit gérer la crise d’adolescence de leur fille, décidée à leur en faire voir de toutes les couleurs.
Lila (Ioni Matos), qui vient tout juste de fêter son quatorzième anniversaire, semble être la fille parfaite. Emma (Elsa Zylberstein) et Victor (Lucien Jean-Baptiste), ses parents divorcés, vont pourtant devoir affronter la crise d’adolescence de la jeune fille qui décide de se rebeller du jour au lendemain. Si Victor joue plutôt le rôle de l’arbitre, la guerre est véritablement déclarée entre Lila et Emma qui enchaîneront coups bas et malices pour mener à bien leur dessein: sortir vainqueur du combat.
Énième comédie qui traite du rapport entre les parents et leurs enfants qui entrent dans la phase adolescente, Adorables choisit d’emprunter le chemin de la guerre menée entre mère et fille dans laquelle tous les coups sont permis. L’occasion pour la réalisatrice Solange Cicurel de faire déculpabiliser certains parents qui se sentent impuissants face à la crise d’adolescence de leur progéniture en mettant en avant une mère qui s’éloigne de la bienveillance pour mener la vie dure à sa fille.
Emma illustre parfaitement le syndrome de la psychologue qui a choisi cette carrière à cause du traumatisme provoqué par ce que sa propre mère lui avait fait subir quand elle était adolescente, ce qu’elle cherche à tout prix à éviter avec sa fille Lila. Sans surprise, Emma empruntera le même chemin, bien des fois sans une once de regret. Le film bascule alors dans une suite de scénettes où les perfidies de l’une et l’autre des protagonistes s’enchaînent sans réelle construction narrative, ni véritable évolution scénaristique.
On aurait pu s’attendre à des gags novateurs et rondement menés, mais la réalisatrice, qui officie aussi du côté du scénario, s’embourbe dans des blagues quelquefois douteuses, en plus de donner à plusieurs reprises un langage inutilement vulgaire à ses personnages. Mais pire que cela, on s’étonne de voir des farces qui tournent autour des violences physiques et de la drogue, thématiques très éloignées du genre de la comédie familiale et de son public. Il y avait sans doute d’autres champs à explorer.
Pour sa première apparition sur grand écran, la jeune Ioni Matos s’en sort assez bien, notamment lorsque son personnage est dans l’excès, même s’il lui manque encore une petite étincelle lors de certaines scènes. Son père, incarné par Lucien Jean-Baptiste, n’a malheureusement pas assez de matière à se mettre sous la dent et doit se contenter du rôle de l’éternel adolescent. Il reste finalement Elsa Zylberstein qui tente comme elle peut de sauver les meubles. Il faut reconnaître que sa fraîcheur et son énergie permettent au film de conserver un semblant d’intérêt, mais elles n’empêcheront pas d’effacer la pauvreté du propos et la faiblesse de l’écriture.
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