Fourmi France 2019 – 105min.
Critique du film
Mentir pour papa
Après le léger et inégal Rosalie Blum, Julien Rappeneau parle de parents divorcés et de foot dans Fourmi, son second long-métrage. Une chronique familiale où nous retrouvons François Damiens dans la peau d’un père alcoolique.
Théo (Maleaume Paquin), 13 ans, a de l’or dans les pieds, d’après Laurent (François Damiens), son père. Fier comme un coq du talent de son fils, Laurent le sera encore plus quand il tape dans l’œil des recruteurs d’Arsenal, un prestigieux club anglais. Finalement recalé pour sa petite taille, Théo n’a pas le cœur à décevoir son paternel, déjà touché de plein fouet par son licenciement et son divorce qu’il noie dans l’alcool. Le petit décide de mentir effrontément, ne calculant pas l’ampleur de son acte. C’est désormais tout une communauté qui est concernée.
Laurent est un habitué du troquet du coin, un bon vieux PMU où l’attend un pastis, à 15h tapantes. Le lever de coude, ça le connaît. Le faciès entamé, les traits tirés, les yeux injectés de sang. La boisson est passée par là. Il en oublie même ses rendez-vous, même ceux avec son fils. Un divorce douloureux et un licenciement, Laurent est un amas de ruines. C’est pour ça que Théo tente de le remettre sur le droit chemin, en mentant sur son faux recrutement. Un «mensonge sparadrap». Alors faute avouée, à moitié pardonnée? Pas si sûr, car c’est tout un village, tout un club qui dresse une quasi statue au gamin. Ses exploits réussissent à relancer les affaires du club: trouver un sponsor et même rameuter des enfants pour commencer le foot.
Telle une traînée de poudre, le mensonge s’étend et devient incontrôlable. Une dimension joliment intégrée par Julien Rappeneau, plus habitué à enfiler le costume de scénariste que celui de réalisateur. À travers les yeux d’un gamin, l’innocence d’un pré-ado, il évoque un acte courageux qui lui reviendra en pleine face. Surnommé «Fourmi», le gamin est comme l’insecte: il pense collectif. De la légèreté dans la mise en scène, pour un dénouement parfaitement prévisible. Au-delà d’une écriture sans prétention, Fourmi est trop tendre. Un récit qui nous promène, sans véritable sincérité, mais surtout dégoulinant de bons sentiments. Un travail très scolaire sans la moindre aspérité, entaché de strates de sensibleries.En bref!
Une chronique familiale et sociale, sans soulever une quelconque émotion. Un récit lissé, bourré de sentimentalisme. On reste de marbre. Les performances honorables de François Damiens et du jeune Maleaume Paquin (Rémi sans famille) peinent à donner un peu de vie à cette relation père/fils qui aurait dû faire pleurer dans les chaumières.
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Commentaires
Un magnifique film plein d'émotions, d'humour et avec un François Damiens toujours au top. Et puis il y a ce jeune Paquin qui est tout à fait crédible dans son rôle de sauveur. Ce film est frais et bienveillant, il faut aller le voir car on en ressort bluffé et gonflé à bloc. (G-16.09.19).
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