Hustlers Etats-Unis 2019 – 110min.

Critique du film

La danse des truandes

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Jennifer Lopez en figure de proue d’une histoire vraie, tirée d’un article de Jessica Pressler du New York Times paru en 2015. L’histoire de Hustlers est ce condensé pop et coloré d’une équipe de stripteaseuses arnaquant les riches clients de Wall Street.

Des femmes exerçant le métier de stripteaseuse, bien décidées à vider les poches des traders de Wall Street. Arnaquer les clients de Wall Street, riches à millions, pour une revanche cinglante. Mais la bande dirigée par Ramona (Jennifer Lopez) va céder à la vie facile et aux avantages qu’elle offre. Leur petit manège va se prendre les pieds dans le tapis le jour où les employés de Wall Street perdent des plumes à la bourse. S’ensuit une prise de risque considérable pour ne pas se retrouver sur la paille.

Quel rapport avec le krach boursier et le milieu du strip? Hustlers vous fait la leçon pour comprendre que non seulement les riches de Wall Street l’ont eu dans l’os, mais c’est un effet domino qui s’est construit autour des conséquences de la crise. Les cols blancs, adorateurs de ces établissements, vont en prendre pour leur grade. Les liasses de billets verts dans les poches, les cartes bancaires prêtes à l’emploi, après 2008 l’argent a déserté les poches des traders. La crise a tout emporté. Pour renflouer les caisses, Destiny (Constance Wu), Ramona (Jennifer Lopez), Annabelle (Lili Reinhart) et Mercedes (Keke Palmer) articulent une combine pour « détourner des fonds » de manière radicale. Ni vu, ni connu. Pole dance, alcool et drogue à gogo, les banquiers tombent tour à tour dans le piège, aveuglés par les charmes d’une Jennifer Lopez au top de sa forme - et surtout de son jeu. Les danseuses ont changé les règles du jeu.

Lorene Scafaria insuffle une belle énergie dans un scénario tenu, reposant sur l’impact à plusieurs égards du krach et les liens tissés par ce gang de stripteaseuses. Certes, rien de flamboyant, mais du divertissement pur et dur. L’histoire est et reste édifiante. Jennifer Lopez et Constance Wu telles des expertes de la carotte, flirtent avec l’illégalité pour obtenir leur revanche. En s’ouvrant à une journaliste (Julia Stiles), Destiny reprend du début à la fin, la dizaine d’années d’une vie jalonnée de hauts et de bas; de la folie de 2007 au krach boursier de 2008, en passant par les premières fondations d’une escroquerie en talons aiguilles. Humour et déceptions, des accidents malheureux, Hustlers démontre que les apparences sont trompeuses. Les gros poissons de la finance pris à leurs propres manigances, manipulés comme ils le font eux-mêmes à longueur de journée. Hustlers est ce constat amer d’une crise catastrophique à tous les niveaux. En s’infiltrant dans la brèche, la bande de Jennifer Lopez - convaincante - va profiter de la faiblesse des hommes pour s’enrichir jusqu’à saturation émotionnelle, jusqu’à la dégringolade.

En bref!

Lorene Scafaria amuse la galerie dans une histoire drôle et émouvante, inhérente à un pays fragilisé par ses déboires financiers. La revanche des «femmes objets», contournant le système pour vivre la grande vie, au nez et à la barbe des grands manitous de la bourse. Hustlers est ce divertissement bien huilé, parfois caricatural et prévisible. On en sort diverti.

24.10.2019

3

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Commentaires

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Eric2017

il y a 5 ans

Ce film est dans l'air du temps et de ce qu'il se passe. Il est tout simplement superficiel. Plusieurs séquences mises bout à bout et ça fait 110 minutes d'images. Pauvre en tout, pour moi ça été du temps de perdu. Le genre de film que l'on regarde à la maison et si on s'absente on ne rate rien. La bande annonce est largement suffisante. (F-04.11.19)Voir plus


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