Le jeune Ahmed Belgique, France 2019 – 84min.
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“L’ombre du doute”
Ahmed, 13 ans, s’est radicalisé au contact d’un Imam. Persuadé que son institutrice est une « apostate », il se met en tête de l’éliminer.
Il court, il court le jeune Ahmed, cherchant à fuir ce monde jugé impie. Les paroles de l’enseignante, les bras de sa mère, les lèvres d’une adolescente ou la langue d’un chien sont autant d’obstacles à sa quête de vertu. Plus rien ne compte pour lui que le Coran et la prière. Mais comment rester pur, du sang sur les mains ?
Avec sa bouille de premier de classe, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Mais derrière ses lunettes, Ahmed cache une détermination violente et angoissante. Seule une chute pourrait le freiner en laissant planer l’ombre du doute. A moins que la demande de pardon ne soit qu’un leurre supplémentaire.
A l’image de Téchiné dans son Adieu à la nuit, les frères belges n’expliquent rien. L’argument du père absent est vite rejeté par le garçon lui-même. Caméra au poing, ils filent le train de ce personnage opaque, montrant une réalité difficile à comprendre et à accepter. Leur jeune héros imprègne alors le film de son air renfrogné. Du cinéma brut, peu aimable, mais saisissant.
6.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 5 ans
L’appel du tigre évadé
Ahmed, 13 ans, croit être un musulman radicalisé que toute contrainte reçue pourrait être préjudiciable. Sa professeur Ines en fait les frais et le jeune homme est placé en foyer d’accueil avec travaux de jour dans une ferme, dont la fille Louise n’est pas insensible. Mais comment contourner le principe religieux?
En attente du film, résonne le eye of the tiger. Si habituellement cette coïncidence s’avérait ordinaire, elle est ici davantage troublante que le film.
Dès l’entame, l’envie de détester Ahmed est marquante ce qui provoque la meilleure option du film: une réflexion sur la différence religieuse et son interprétation. Remarquablement interprété par Idir Ben Addi, l’absence d’empathie envers Ahmed durant une bonne moitié du film se voit être une confrontation entre croisés et soldat religieux. Je ne suis pas connaisseur des pratiques musulmanes, mais le temps de prière et les rites sont remarquablement retranscrits.
Et c’est alors que survient l’ultime séquence après une tentative d’amourette périlleuse et cette ultime séquence qui laisse sans voix, tant elle semble manquer de sincérité (je ne peux spolier mais l’ultime parole de Ahmed me semble complètement invraisemblable et si tel n’était pas le cas, j’en serai le premier impur désolé).
Frustration finale donc mais se laisse néanmoins voir pour sa proposition initiale...… Voir plus
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