The Singing Club Pays-Bas, Royaume-Uni 2019 – 112min.

Critique du film

Un bol d’air musical rafraîchissant

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Entre thérapie et comédie musicale, The Singing Club est un petit moment de simplicité sans prétention, avec une Kristin Scott Thomas rayonnante.

Les soldats de la garnison de Flitcroft sont envoyés en mission à l’étranger, laissant leurs femmes chez elles. C’est là qu’elles décident de fonder leur propre chorale. Dans le Yorkshire, en 2011, ces épouses vont pousser la chansonnette pour rythmer leur quotidien et tromper leurs angoisses, jusqu’à atterrir au Royal Albert Hall.

Les hommes soldats loin au combat et les femmes à la maison. Cette vision traditionaliste avait été traitée dans une série intitulée Army Wives, de 2007 à 2013. Ces femmes qui restent à la base, dans l’attente de (bonnes) nouvelles, tout en éduquant les enfants. Cette vie est encore bien réelle pour pas mal de femmes. Pour Peter Cattaneo, le principal n’est pas là, il réside dans cette joie de chanter, de rire, de pleurer, d’évoquer les contraintes d’une vie telle que celle-ci. Trouver la parade pour aller de l’avant. Pour ces femmes, l’art de la chorale déborde d’émotions et de bonheur, tout en persévérant dans l’attente du pire des scénarios.

Tiré d’une histoire vraie, The Singing Club n’est pas un simple voyage musical, mais bien une thérapie sur l’absence de l’être aimé. Mais pas que, il en ressort également le spectre de la solitude. À force de chantonner, une énergie combative transpire, éventrant une vraie problématique qu’on sent silencieuse et ravageuse. Cattaneo en retire une histoire douce et amère, sans goûter au piège du misérabilisme, ou tremper dans le mélo larmoyant. Non, plus de subtilité, il est plus question d’une véritable échappatoire, avec pour protagonistes une brochette d’actrices assurant le spectacle. Un film qu’on peut qualifier de joyeux plutôt que de mélancolique.

Sous l’égide de la rayonnante Kristin Scott Thomas, ou encore de Sharon Hogan, cacique parmi ces dames, la valse des caractères est plus qu’un simple chœur de femmes, voyez-y une forme revitalisée de femmes seules, désireuses de vivre une existence dans le faire et non dans l’attente. Un exorcisme de la zone grise. Un métrage plaisant, assez bien étayé et ficelé pour évoquer des femmes de l’ombre, orchestrant leur revanche mélodieuse. Des femmes radieuses prêtent à découvrir la lumière du Royal Albert Hall.

21.10.2020

3.5

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 4 ans

“On connaît la chanson”

Alors que leurs conjoints partent au combat en Afghanistan, les femmes restées à la base de Flitcroft cherchent une activité pour taire leur angoisse. Et si elles chantaient ?

Avoir épousé un ou une militaire n’a rien d’une sinécure. Ce sont des déménagements réguliers, des semaines d’éloignement et de solitude, puis cette crainte permanente que chaque sonnerie de téléphone ou coup à la porte soit annonciateur d’une douloureuse nouvelle. Avec l’expérience, Kate l’appliquée et la spontanée Lisa le savent bien. Elles tentent d’occuper les esprits en montant une chorale. Mais l’une a pour référence Mozart, alors que l’autre en appelle aux Beatles. De quoi érailler la mélodie.

Le refrain est plus que connu. Les rivales qui se tomberont dans les bras, les timides qui étincellent sur scène, les blessures entrouvertes, la défaite avant le triomphe… Peter Cattaneo reprend la formule à succès de son Full Monty, tout en lorgnant du côté de Sister Act et de Brassed off. Mais sans le « divin » ni virtuosité, son film, réglé comme du papier à musique, ne transcende guère. Reste un duo d’actrices à l’unisson dans leur différence – Kristin Scott Thomas face à Sharon Horgan – et d’aimables parties chantées.

6/10Voir plus

Dernière modification il y a 4 ans


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