Ni une ni deux France 2019 – 95min.
Critique du film
L’égoïsme n’est pas la recette
Anne Giafferi (Ange et Gabrielle) offre un double rôle à Mathilde Seigner. Sous les traits de Julie et Laurette, l’actrice de 51 ans jongle entre deux personnalités diamétralement opposées. Le seul point fort d’un film très léger.
Au détour d’un repas, Julie et Jean-Pierre (François-Xavier Demaison) sont interrompus par une femme, Laurette, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Julie, sauf qu’elle est blonde. Actrice connue dans le milieu du cinéma d’auteur, Julie voit sa carrière décliner. Peut-être que son allure vieillissante en est la cause ? Elle se décide à passer sur le billard pour gommer ses rides. Malheureusement, sa petite affaire tourne mal et la voilà dans le pétrin, défigurée, un jour avant un tournage qui doit lui faire retrouver la lumière et le succès. Prise au dépourvu, elle fait appel à Laurette, qui la remplace au pied levé. Mais cette ressemblance frappante n’est pas anodine ...
« T’es une actrice qui se vautre dans le cinéma exigeant. » Dixit Jean-Pierre, son agent soucieux de voir la carrière de sa protégée sombrer dans l’anonymat. Julie Varenne est aux abois et succombe aux sirènes de la chirurgie esthétique. Bien mal lui en pris. Mais peut-être que son acte malheureux lui a ouvert les yeux. Un mal pour bien, comme dirait l’autre. Anne Giafferi s’intéresse aux liens familiaux, à la bonne humeur d’une femme au quotidien modeste, et à la tristesse d’une autre femme à la vie « désirable ». Un lourd secret familial comme point d’ancrage. Deux jumelles séparées à la naissance. Si liées et si différentes à la fois ; la citadine odieuse et la provinciale si chaleureuse.
Jouer sur le contraste des personnalités, sur la dimension familiale et le vide qu’une telle séparation peut créer. Giafferi mise sur la comédie sentimentale, avec une pointe de dramaturgie, mais ô combien prévisible. Peut-être que le seul intérêt nous vient de Mathilde Seigner qui se faufile dans ses différents rôles et parvient à modeler deux personnalités accrocheuses. Néanmoins, le ton, le rythme, la formule générale est légère, si légère qu’à l’apparition du générique final, le film est déjà oublié. Le cinéma français enfile les films du genre comme sur un collier de perles. Les Just a Gigolo, Raoul Taburin, La lutte des classes ou encore Venise n’est pas en Italie sont symptomatiques d’un cinéma qui se veut divertissant, léger, mais qui ne l’est pas, ou plus.En bref !
Dans le sillage d’une tradition des doppelgängers au cinéma (on pense au récent Us, ou encore aux jumeaux de Three Identical Strangers) la comédie Ni une, ni deux profite, dans son genre, de la prestation de son actrice Mathilde Seigner. Cependant la facture reste terriblement convenue et ne délivre qu’un résultat morne et dispensable.
Votre note
Commentaires
Mathilde Seigner est absolument formidable dans ce film. Elle joue juste, elle est crédible, elle est tout simplement une excellente actrice. Bien que la bande annonce n'est pas à la hauteur du film, et même si l'on sait que tout va bien finir, ça reste une comédie subtile, touchante et pleine d'émotion. Un très bon film. (G-16.06.19)… Voir plus
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