CH.FILM

Tambour battant Suisse 2019 – 90min.

Critique du film

Y en a qu’une de fanfare à Monchoux

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Le Valais à l’honneur dans Tambour Battant de François-Christophe Marzal. La fanfare, c’est sacré à Monchoux, une religion, un honneur de pouvoir y jouer. Une comédie helvétique dans la lignée d’un cinéma suisse pantouflard.

Monchoux, avril 1970. C’est l’heure des auditions pour la fête fédérale. Aloys mène avec poigne sa fanfare depuis près de 13 ans. Mais ses musiciens commencent à douter de son talent de maître d’orchestre. Pour participer (enfin) à cette fameuse fête, la fanfare s’est levée comme un seul homme pour embaucher un pro, un meneur, en la personne de Pierre Crettaz, fraîchement débarqué de Paris. Le village de Monchoux verra une confrontation entre Pierre et Aloys, alors que les femmes se battent pour le droit de vote.

Pierre (Pascal Demolon) est celui qui a osé sortir de Monchoux, qui a tracé sa route pour se forger une carrière à Paris. Il revient en side-car, avec son chien Chevrolet, lui le fils du médecin du village, Robert Crettaz (Jean-Luc Bideau). Aloys (Pierre Mifsud) est le vigneron du coin, père de Colinette (Amélie Peterli) et mari de la belle Marie-Thérèse (Sabine Timoteo). Les deux vont s’affronter pour devenir la fanfare principale, celle qui aura l’honneur de représenter la commune à la fête fédérale. Un village transformé en poulailler. Le combat entre deux coqs, à celui qui va produire la plus belle musique, à celui qui va faire le plus de crasses à l’autre. L’un est ouvert à la diversité, l’autre est plus conservateur. « Il y a peut-être même des socialistes dans sa fanfare » explique Georges André (Roland Vouilloz), un ami et musicien fidèle d’Aloys. À bas l’exotisme, le Valais reste campé sur ses positions, c’est bien connu.

Sur fond de compétition, Tambour Battant évoque le combat des femmes et le référendum sur le renvoi des étrangers. Tout y passe dans ce petit hameau à flanc de coteau. Le Valais et son soleil, où le vin est roi, où le verre de l’amitié est né, et son accent légendaire résonnant fièrement dans la vallée. Monchoux, c’est la ruée dans les brancards, le modernisme face au conservatisme, les Valaisans contre les macaronis et la montée aux barricades des femmes. Elles sont là, telles des arbitres pour départager les fanfarons. Un humour typique valaisan, un cinéma (très) local coupable de surfer sur ses clichés pour faire sourire. Marrant, facile, sans être convaincant, parfois même très pantouflard. Tambour Battant s’en sort grâce à la jolie photo de Séverine Barde, grâce à ses blagues « valaisannes » et son côté léger. On pourrait presque le considérer comme le film du dimanche après-midi, orchestré sur un rythme de sénateur qui voit Jean-Luc Bideau en roue libre. Un résultat qui démontre l'œuvre pantouflarde que François-Christophe Marzal nous a concoctée.

En bref !

Typiquement valaisan et dans toute sa splendeur. On rit à plusieurs blagues, parfois de bon cœur, mais on grince aussi des dents, Tambour Battant est un joyeux désordre. Mais à trop profiter des clichés valaisans, François-Christophe Marzal se brûle sévèrement les doigts.

13.06.2019

2.5

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Commentaires

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arlette_delatour

il y a 5 ans

Voilà un film comme je les aime, sans prétention, bourré d’humour et positif. Comme je vais au cinéma pour rire et pour me délasser j’ai adoré. Avec mon amie nous avons beaucoup rit à voir et à revoir sans modération ....si vous aimez les films tristes, intellos passez votre chemin


Rosalie

il y a 5 ans

Quel ennui et que les comédiens jouent mal et de manière si théâtrale!


nina_tenod

il y a 5 ans

Juste un film original, qui nous avons eu beaucoup de plaisir à regarder comme toutes les personnes de la salle ! Immédiatement pris dans la cadence de la fanfare, ce film se déroule tambour battant, pas une seconde d'ennui, on est pris dans l'histoire, avec des rires et des émotions. Excellent !Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


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