Fantasy Island Etats-Unis 2020 – 110min.
Critique du film
Les regrets pour fantasmes
Réaliser ses fantasmes, c’est chouette. Dans Fantasy Island, Jeff Waldow (Kick-Ass 2) nous emmène sur une île aux apparences somptueuses, mais dangereuses. Un projet signé Blumhouse, adaptée de la série L’île fantastique des années 70.
Ils sont 5 à bord d’un avion, en direction de Fantasy Island, ce pan de terre où trône un complexe hôtelier luxueux. Comme maître d’hôtel, l’énigmatique M. Roarke (Michael Pena), le faiseur de fantasmes les plus fous. Mais il y a un prix à payer derrière cette machine à rêves. La frontière entre le rêve et le cauchemar est infime, entraînant nos valeureux invités dans une aventure périlleuse.
«Je ne suis que l’humble serviteur de cette île paradisiaque» se plaît à expliquer Roarke. L’homme habillé de blanc, aussi mystérieux que chaleureux, s’apprête à réaliser les fantasmes d’une brochette de 5 individus. Pour Brax (Jimmy O. Yang) et JD (Ryan Hansen), deux frangins, c’est la totale, la fête à outrance et des mannequins à foison. Pour Gwen Olsen (Maggie Q), revivre un moment crucial de son existence: accepter la proposition en mariage qui lui a été faite. Reste Melanie (Lucy Hale) qui souhaite se venger d’une ancienne camarade de lycée, et Patrick (Austin Stowell) qui souhaite enfiler le treillis de soldat pour adopter la position du héros - une sorte d’héritage familial.
Une île fantastique aux décors de carte postale - le film a été tourné au Fiji. C’est en ce milieu aux apparences idylliques, mais hostiles, que l’île renferme un étrange secret; un mystère dont le gardien n’est autre que Roarke. Entre les 5 individus, des destins brisés et parfois liés, entre deuil et colère indicible. Waldow, même si l’histoire reste très simpliste, réussit à poser une question intéressante: est-ce que nos fantasmes sont des regrets enfouis? Un sujet évoqué, effleuré, décrit habilement par le biais d’une conversation entre Gwen et Roarke.
Une entame qui suit une trajectoire alléchante avant de se désintégrer, de perdre en consistance, empêtrée dans un genre thriller horrifique malvenu, mal emmanché pour perdre le film dans un récit artificiel, construit autour de jumpscares poussifs, souvent sans intérêt. Les bonnes dispositions de départ ne font que freiner la catastrophe. Dans une lente descente aux enfers, nos différents personnages centraux flirtent avec les abîmes, à la poursuite de leurs regrets aux allures de désirs vengeurs.En bref!
L’idée de base de Fantasy Island reste le point fort du film. Le sous-texte tend vers une compréhension de nos regrets transformés (inconsciemment) en fantasmes. Une vérité intérieure transformée qui aurait pu (dû?) faire mouche. À la place, c’est un léger thriller horrifique, sans âme, aux intentions artificielles.
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