The Rental Etats-Unis 2020 – 88min.

Critique du film

Un week-end entre paradis et enfer

Emma Raposo
Critique du film: Emma Raposo

Deux couples, une magnifique bâtisse et l’océan à perte de vue, Dave Franco, le petit frère de James, plante sa caméra sur les rives sauvages du nord des États-Unis pour un week-end entre potes qui vire au cauchemar.

Une immense maison bordant les côtes sublimes et rebelles de l’Oregon, le lieu idéal pour une escapade festive. Pour célébrer un contrat professionnel fraîchement conclu, Charlie (Dan Stevens) et Mina (Sheila Wand), deux associés, emmènent Michelle (Alison Brie) et Josh (Jeremy Allen White), leurs conjoints respectifs, en week-end dans une demeure au bord de l’océan. L’ambiance se gâte lorsque le propriétaire de la maison les accueille, un homme pour le moins étrange. Malgré tout, les copains sont bien décidés à profiter de leur séjour usant de tous les artifices pour y parvenir. Mais la fête tourne au drame lorsque Mina découvre une caméra cachée. Le propriétaire de la maison semble avoir espionné tous leurs faits et gestes.

Dave Franco s’essaie pour la première fois à la réalisation d’un long métrage et embrigade au passage sa femme Alison Brie ainsi que Dan Stevens pour camper deux des personnages principaux de son intrigue. L’acteur britannique aime varier les plaisir et fait le grand écart entre ce rôle et son dernier en date où il incarnait un concurrent russe loufoque à l’Eurovision pour les besoins du film Netflix Eurovision Song Contest : The Story of a Fire Saga.

Et pour ses débuts derrière la caméra, le frère Franco opte pour le genre horrifique mais pas que. À la croisée des genres, entre slasher et drame psycho-sentimental, The Rental ne mise pas que sur les jump scares et c’est tant mieux. S’il est vrai que le métrage revendique son appartenance aux films d’horreur, il porte aussi son attention sur ces quatre amis, les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres, leurs doutes et frustrations, les non-dits aussi, le tout dans une ambiance anxiogène et voyeuriste. Plus le récit avance, plus les visages se dévoilent et laissent apparaître les facettes cachées des uns et des autres.

Malheureusement, l’histoire trop attendue cède à la facilité, notamment en jetant dans le panier le thème de la discrimination raciale histoire de donner plus d’épaisseur au récit. Trop peu exploré, le sujet ne parvient pas à nuancer convenablement la trame. Prévisible, le scénario qui ne s’appuie que sur cinq personnages trouve rapidement ses limites, ne laissant que peu de place au suspense et à une intrigue suffisamment développée. Tout ou presque est cousu de fil blanc et si Dave Franco, qui officie également en tant que scénariste dans ce projet, a la bonne idée de ne pas abuser des ficelles horrifiques d’usage et des codes stricts du slasher, on reste malgré tout un peu sur notre faim à l’issue du film. On se consolera quand même avec une mise en scène soignée et épurée faisant la part belle aux somptueux paysages d’Oregon et ses couchers de soleil.

18.08.2020

3

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