Un homme en colère (Wrath of Man) Etats-Unis 2020 – 121min.
Critique du film
Statham sort les griffes du père meurtri
Remake du film Nicolas Boukhrief, Le Convoyeur, Wrath of Man de Guy Ritchie ne fait pas dans la dentelle et laisse transpirer testostérone et vendetta d’un paternel pas du tout content.
Patrick Hill (Jason Statham) alias H est embauché dans une société (Fortico) de transport de fonds. Son boss Bullet (Holt McCallany) lui fait découvrir le doux monde des convoyeurs, avec ses caractères et ses blagues… bien senties. Après une attaque violente d’un fourgon, et un duo de convoyeurs massacré, Patrick démontre qu’il n’est pas peureux et va vite devenir un héros dans la boîte. Mais derrière ses exploits, l’homme cultive le mystère sur sa vie.
Guy Ritchie n’est pas connu pour sa finesse, mais il ne triche que rarement sur la marchandise: ça dégomme et les munitions pleuvent comme la météo londonienne. Pas de quartier, Jason Statham endosse le rôle de Patrick Hill, une brute à la gâchette facile et remonté comme un coucou. Pourquoi? L’Irlandais a une bonne raison de fouiller Los Angeles à bord de son fourgon blindé. Sa vendetta et ses muscles feront de Wrath of Man un film sans prétention, un divertissement testostéroné à souhait pour ravir les aficionados d’action musclée.
Misant toujours sur ce dispositif croisant de nombreuses chronologies entrelacées - un signe qui nous réjouit pour son projet de série The Gentlemen -, Ritchie permet de bien retracer l’histoire à travers les nombreux protagonistes. En prime, un casting solide pour couronner le tout. Outre Statham et McCallany, on retrouve Josh Hartnett, Jeffrey Donovan, Scott Eastwood, Andy Garcia, Eddie Marsan ou encore Raul Castillo. Les gueules - une habitude chez Ritchie - se succèdent et la pellicule en profite. Mais la bonne surprise nous vient de cette bande-son surprenante signée de Christopher Bernstead, insufflant une atmosphère et un ton grave grâce à une ligne de violoncelle. Le son épuré forme l’équilibre de la mise en scène et construisant la sève du scénario: un Jason Statham chagriné et désormais sans la moindre compassion.
Une pure vengeance sans grande originalité, mais difficile parfois de bouder son plaisir de voir un film aussi direct. À travers Patrick Hill, l’âme est éteinte et les poings parlent à la place. Les sentiments ont péri et le vengeur armé n’a plus la moindre volonté de vivre, sauf pour accomplir sa tâche et laver l’affront. Une exploration dans la folie meurtrière où l’encéphalite n’a plus de bouton on/off. Alors pour ça, Wrath of Man applique à la lettre l’ordre de marche décidé par le Ritchie.
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