On lui doit Les Soeurs Fâchées ou encore Garde alternée, Alexandra Leclère aime les déboires familiaux et la cinéaste s’y attelle une nouvelle fois avec Mes très chers enfants : une comédie gentiment grinçante ou l’histoire d’une famille au bord de la crise de nerf, alors que le jackpot pointe le bout de son nez.

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Chantal (Josiane Balasko) et Christian (Didier Bourdon) vivent paisiblement dans leur joli pavillon de la région parisienne. Bonheur familial d’un milieu tranquille, rien ne va plus lorsque les enfants s’en vont vers la capitale. Les années passent et puis les dimanches familiaux se font rares; Chantal n’est bonne que pour le repassage des chemises du fils (Cédric Ben Abdallah), et sa fille (Marilou Berry) ne répond plus au téléphone. Alors, pour appâter leur progéniture, Chantal et Christian prétendent avoir gagné quelques millions d’euros au loto. Et d’un coup d’un seul, les enfants rappliquent, mais le duo semble ne plus savoir comment se dépatouiller de son mensonge…

Tandem de renom, Josiane Balasko et Didier Bourdon se donnent la réplique au cœur d’une tragi-comédie tranquille où l’argent s’invite au bal des rejetons disparus. Cela devait être une blague, suffisamment alléchante pour faire revenir les bambins, une farce à 18 millions d’euros pour se venger d'avoir vu le traditionnel Noël en famille décommandé. Sorte de vaudeville télévisé à la française, Alexandra Leclère dévoile un métrage où les péripéties s’enchaînent sans véritable folie, dans une démarche manichéenne, mais qui ne manque pas d’égratigner tendrement la surface d’un joli sujet.

Josiane Balasko, Didier Bourdon et Marilou Berry, une distribution efficace et capable de sauver les lignes de dialogues les plus élémentaires. À ce jeu, pas sûr que le pourtant talentueux Cédric Ben Abdallah n’y brille, la faute sans doute à une écriture trop caricaturale de son personnage. Et l’on regrette la trop courte partition du toujours très étonnant Estéban. Mes très chers enfants dévoile finalement une pellicule formatée; rien n’y fait vraiment mouche, mais la croisière s’amuse et nous de voyager tranquillement.