Un homme heureux France 2021 – 89min.

Critique du film

Catherine Frot se sent mec et Fabrice Luchini se sent bête

Critique du film: Marine Guillain

Habitué aux comédies, le réalisateur français Tristan Séguéla revient avec «Un homme heureux» et un sujet délicat à mettre en scène: la transidentité.

Maire très conservateur et réactionnaire, Jean (Fabrice Luchini, que l’on retrouvera aussi à l’affiche de «Mon crime», de François Ozon, dès le 8 mars) est en pleine campagne pour sa réélection. Il habite dans une petite ville du Nord de la France et tente de se renouveler pour toucher les populations plus jeunes, coaché par un spécialiste des réseaux sociaux (Artus) et encouragé par son ami et adjoint Francis (Philippe Katerine, qui joue aussi le barde Assurancetourix dans «Astérix et Obélix: L’Empire du Milieu»).

La femme de Jean, Edith (Catherine Frot), a d'autres préoccupations: elle a entamé sa transition pour devenir un homme et doit en parler le plus vite possible avec son mari. Lorsqu'elle lui annonce qu'au plus profond d'elle-même, elle a toujours été un homme, Jean croit d'abord à une plaisanterie, puis à une lubie. Avant de réaliser que la personne qu'il doit désormais appeler Eddy est très sérieuse, et que sa campagne électorale risque de prendre un sacré coup.

Après la comédie «Docteur?» (avec Michel Blanc et Hakim Jemili) en 2019, Tristan Séguéla est de retour avec un nouveau film censé faire rire. Malheureusement, «Un homme heureux» provoque davantage le malaise que l’envie de rigoler. Le long métrage est problématique sous plusieurs aspects. Premièrement, il se focalise davantage sur les petits soucis et préoccupations de l'insupportable maire, plutôt que sur le personnage de Catherine Frot, bien plus intéressant. Il n'aborde que très en surface, et qui plus est maladroitement, les problématiques pouvant être liées à une transition, notamment au niveau du corps et de la santé. Ensuite, s’emparer d’une telle thématique avec un ton léger et de l’humour, pourquoi pas, mais avec une telle grossièreté et une telle naïveté, ça ne passe pas.

On ne croit pas à grand-chose dans ce film, reparti bredouille du Festival de comédies de l'Alpe d'Huez en janvier dernier, ni à la moustache de Catherine Frot qui pousse petit à petit, ni au fait que son personnage puisse être fou amoureux de ce maire infecte, ni au happy end, sur lequel on ne s’étendra pas ici. On sent bien que Tristan Séguéla s'est donné comme mission pédagogique d’expliquer la transidentité au grand public (ne pas confondre identité de genre et orientation sexuelle, qu’est-ce qu’un cisgenre, etc). Mais «Un homme heureux» débarque au moins dix ans trop tard. Il semble s'adresser à un public d'un âge avancé à l'esprit plutôt fermé, et se révèle davantage rétrograde qu’autre chose. Finalement, la seule bonne idée est d'avoir placé la question du genre chez une sexagénaire.

14.02.2023

1.5

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Commentaires

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SEAM

il y a 1 an

bien vu, drôle et touchant. A voir!


Eric2017

il y a 1 an

Un vaudeville grotesque. Catherine Frot essaie tant bien que mal de nous faire croire à son coming out, pendant que Luchini n'a aucune difficulté à jouer le réactionnaire. Ce film essaie de nous faire passer le message du politiquement et sexuellement correct... Et puis il y a cette scène de groupe où l'on essaie de passer le message de ce qu'est un trans-un cis-genre etc....pfff. Ce film est sans saveur et je me suis ennuyé. (G-20.02.23)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


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