Cet été-là France 2022 – 99min.
Critique du film
À travers le regard de l’enfance
Le réalisateur Eric Lartigau revient avec un nouveau drame familial au cœur de l’été.
Voilà deux ans que Dune et ses parents n’étaient plus revenus dans leur maison de vacances au bord de l’océan. En cette fin juillet 2021, ils y retrouvent enfin la jeune Mathilde et sa famille. Mais loin de la légèreté propre à la saison, l’ambiance familiale est alourdie par les nombreuses disputes des parents. Accompagnée de son amie, Dune s’interroge, filme, nage et découvre le monde à l’aube de l’adolescence.
En 2014, Eric Lartigau présentait son long-métrage La famille Bélier. Au succès national succède, quelques années plus tard, CODA, distribuée par Apple TV+, une adaptation américaine couronnée de trois Oscars. Aujourd’hui, le cinéaste sort Cet été-là, librement inspiré du roman graphique éponyme des Canadiennes Jilian et Mariko Tamaki, et offre une nouvelle fable familiale à l’intensité surprenante.
Emportées dans le chaos lié aux tourments des adultes, les protagonistes, Dune et Mathilde, se débattent pour vivre la fin de leur enfance et imposer leur vision du monde. Entourées de Marina Foïs, Chiara Mastroianni ou encore de l’acteur mexicain Gael García Bernal, les jeunes Rose Pou Pellicer et Juliette Havelange interprètent magnifiquement ces deux amies, dont la connexion manifeste allège une œuvre poignante et en contradiction permanente avec son esthétique estivale.
Accompagné par Delphine Gleize au scénario, Eric Lartigau offre un enchainement de dialogues rapides, dont le langage fleuri pourra heurter les oreilles des moins téméraires. Car bien loin d’une utilisation littéraire de la langue française, les expressions crues et colorées s’accumulent dans des échanges chorégraphiés avec attention, d’une spontanéité parfaitement naturelle. Une représentation au plus près de la réalité, entrecoupée de plans issus du caméscope de Dune. Elle y filme le monde et l’observe pour ainsi, peut-être, réussir à le comprendre.
Présentées à l’écran, ces images tremblantes, accompagnées de monologues de la jeune préadolescente, nous ouvrent à son monde intérieur. Nous l’accompagnons dans ses explorations et, avec elle, nous nous interrogeons sur la sexualité, découvrons les garçons, cherchons à comprendre l’apathie dont est en proie sa mère, Sarah (Marina Foïs). Car depuis deux ans, celle-ci n’est plus la même et n’a plus le goût à rien : une approche de la dépression tout en douceur, qui ne sera pas sans rappeler des œuvres francophones récentes, tel que Tout le monde aime Jeanne.
Le tout, accompagné par les tonalités oniriques des musiques des frères Evgueni et Sacha Galperine, Cet été-là nous plonge dans la période tumultueuse de la fin de l’enfance et nous offre un drame familial sur l’enfance écrit avec soin.
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Commentaires
“La fin des vacances”
Comme presque tous les étés, Dune et ses parents se rendent dans leur vieille maison des Landes où les attendent Mathilde et sa mère. Mais cette année, le cœur de la fillette n’y est pas.
On n’est pas sérieux quand on a 11 ans. Pourtant, l’atmosphère pesante dans la voiture imprègne l’air renfrogné de Dune qui se dissimule le plus souvent derrière une petite caméra. Maman fait la gueule depuis qu’elle a perdu l’odorat et son boulot. Papa feint de sourire, mais rêve de parcourir la route 66, seul. Mathilde se contrarie pour un rien et le seul garçon intéressant du coin embrasse goulûment une bimbo de passage. La préadolescente n’a qu’une envie, être ailleurs, et nous aussi.
Encore une histoire de famille pour le papa des Bélier. Les vacances, la plage, le camping, les conflits des adultes et leurs secrets, les discussions entre copines qui parlent de sexe sans bien comprendre, l’envie de vite grandir. Rien de neuf sous le soleil qui puisse renouveler le genre. Nous sommes en 2021 tout en ayant impression d’être trente ans plus tôt. Pas de téléphones intelligents ici, remplacés par un caméscope à cassettes dont les images maladroites envahissent parfois l’écran. Seule la mixité linguistique du couple, ainsi qu’une maman lesbienne et bio, un gag rapide sur le réchauffement climatique et une anosmie éventuellement post-COVID sont dans l’air du temps. Dans ce scénario terne et bancal, au milieu de personnages secondaires mal dégrossis, remarquons néanmoins le naturel des deux petites comédiennes qui, sans être des révélations, sauvent le film de la noyade.
(4.5/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 1 an
Pas fameux ce film sur le passage de l'enfance à l'adolescence. Bien que ces jeunes "actrices" jouent assez bien, leurs textes me semblent tout de même pas très adapté pour leurs âges. Marina Foïs est presque rendue "invisible" à cause de sa dépression, quant à Gael Garcia Bernal son rôle donne un peu de vie à ce scénario très fade. Et je me pose une question, est-il conseillé ou/et obligé aux scénaristes de placé presque systématiquement une petite touche LGBT ?! Car dans ce film c'était absolument inutile que Chiara Mastroiani joue une femme en faisant partie, ça n'apporte rien. Et force est de constaté que de plus en plus ça apparaît +/- brièvement dans les scénarios. (G-05.01.23)… Voir plus
Dernière modification il y a 1 an
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