Fumer fait tousser France 2022 – 80min.
Critique du film
Le tabac, c’est tabou
Après la mouche voleuse de «Mandibules» et l’OVNI «Incroyable mais vrai», Quentin Dupieux revient sur le devant de la scène avec «Fumer fait tousser», passé en séance de minuit à Cannes puis au Festival du film français d’Helvétie.
Cinq justiciers regroupés sous le nom «Tabac Force» partent en retraite pour ressouder leur groupe suite à un combat compliqué contre une tortue démonique. Mais le calme n’est qu’apparent puisque le terrible Lizardin, alias l’Empereur du mal, se prépare à réduire à néant la planète terre…
Sous un synopsis qui ne s’invente pas, Dupieux réunit un casting démentiel qui va de Chabat à Demoustier, de l’équipe du Palmashow à Lellouche, ou encore Jean-Pascal Zadi et son délicieux charisme nonchalant. Ensemble, ils forment la véritable force vive de ce film à sketchs à la sauce «Contes de la Crypte». Et si Dupieux aligne ses références, du rat en marionnette inspiré des «Feebles» aux clins d’œil évidents aux Super sentai, il construit surtout une continuité passionnante dans son cinéma. En effet, après le grand coup donné par «Réalité» en 2014, le réalisateur nous livrera plutôt des pastilles douces, toujours passionnantes, mais peut-être moins percutantes dans leur propos.
«Incroyable mais vrai» (2022) semblait déjà opérer un tournant dans son cinéma, qu’il prolonge et appuie avec «Fumer fait tousser» : un passage – toujours sacrément comique et assurément absurde – à une réflexion plus nostalgique et profonde, évoquant tantôt le féminisme, tantôt l’écologie par exemple. En disant cela, on pense évidemment au segment centré sur Dora Tillier qui, derrière une allusion au tueur masqué de «La Cité de la peur», pousse les curseurs à leur paroxysme pour créer une ambiance où le rire vire au jaune. Si la fin ouverte peut désarçonner, elle laissera évidemment le spectateur dans une drôle d’euphorie teintée de questionnements existentiels.
(Festival du film français d’Helvétie 2022)
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Commentaires
Fumer c'est nul ça fait tousser ... le film aussi nous fait tousser de rire. Dupieux nous offre une comédie sans queue ni tête et totalement loufoque
“La cigarette des condamnés”
Sous les yeux ébahis d’un de leurs jeunes fans, les combattants de la « Tabac Force » parviennent à faire exploser leur ennemi en carapace. Mais leur chef Didier constate à distance un manque de cohésion au sein du groupe et les envoie en forêt pour qu’ils se retrouvent.
Force rouge, force verte, force rose… ou plutôt Benzène, Methanol, Nicotine, Mercure et Ammoniaque. Trois hommes et deux femmes en pyjamas bleus, dont la mission est de protéger la terre contre de nocifs envahisseurs. Le cancer est leur arme de destruction massive. Car, c’est bien connu, fumer c’est mal et ça fait tousser.
Bienvenue dans le nouveau délire de Quentin Dupieux qui ne doit pas consumer que des cigarettes. La comédie commence comme Biouman, le sketch des Inconnus célèbres. Les références hommages se poursuivent s’inclinant au passage devant Splinter, maître rat des tortues ninja, ou Youri, le tueur communiste de la Cité de la peur. D’ailleurs, on tente de faire monter l’angoisse autour du feu de camp en se racontant des histoires façon contes cryptiques de l’absurde. L’occasion pour le grand adulescent d’emboîter les courts-métrages plus ou moins réussis. Dommage, car celui où Blanche Gardin finit par broyer son cher neveu aurait mérité tout un film indépendant.
Comme toujours, l’on cherche en vain un sens à tout ça : discours antitabac ? Evident, mais contredit au final. Conscience écologique ? A peine esquissée. Marvel parodique avec sa fameuse scène post-générique ? Pas convaincant. Une réflexion peut-être sur le temps qui passe et ses effets néfastes sur les corps périssables d’humains toxiques, comme dans sa précédente élucubration Incroyable mais vrai. Pas mieux. En réalité, Quentin Dupieux ne s’explique pas, il enfume.
(6/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 1 an
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