Le Lycéen France 2022 – 122min.

Critique du film

Portrait d’une renaissance

Critique du film: Kilian Junker

Inspiré par « L’Adolescent » de Dostoïevski, Christophe Honoré explore les affres de la vie d’un ado dans la France d’aujourd’hui.

À 17 ans, Lucas voit son quotidien soudainement partir en vrille à la mort de son père. Secoué, il devra apprendre à se reconstruire, épaulé par son frère aîné et sa mère meurtrie par le soudain décès de son mari. Explorations adolescentes du désir puis de l’amour, sous forme d’un drame aux allures de renaissance.

Comme à son habitude, Christophe Honoré porte un soin particulier à l’image, ici sublimée par la patine du 35 millimètres. Outre les corps et les textures qu’il capte magnifiquement avec sa caméra, les paysages glacés de la Savoie donnent un ancrage géographique fort au long-métrage et concordent avec l’état émotionnel blessé des différents protagonistes. Toutefois, le premier tiers du film dépeignant le deuil reste bien laborieux. Sursignifiants, les gros plans sur les visages, agrémentés de zooms parfois grotesques pour appuyer la tristesse des personnages, le rendent gauche. L’empathie peine à percer à travers les borborygmes des pleurs et des cris de ses individus à fleur de peau, servis par des dialogues résolument trop verbeux.

Pourtant, Honoré réussira à prendre le contrepied de cette tendance pour la suite du film. Même s’il n’épargne pas à son spectateur quelques moments dramatiques constamment trop appuyés de larmes ou de disputes, il parvient peu à peu à construire de réels liens entre les personnages, principalement son trio constitué d’une mère (Juliette Binoche) et de ses deux fils (Vincent Lacoste et un nouveau venu, Paul Kircher). Emballée de la très belle bande-originale signée par le japonais Hanno Yoshihiro, «Le Lycéen» nous offre une fin bien plus subtile et douce que le début du long-métrage nous laissait présager.

(GIFF 2022)

28.11.2022

3.5

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