CH.FILM

Le Médium France, Suisse 2022 – 82min.

Critique du film

La mort et l’amour au cœur du Var

Critique du film: Maxime Maynard

Après plusieurs performances théâtrales et un court métrage, le Franco-suisse Emmanuel Laskar se lance dans le format long et signe «Le Médium», une comédie romantique imaginative, mais un tantinet lassante.

Michael (Emmanuel Laskar) est médium. Ce don, il l’a hérité de sa mère, Barbara (Noémie Lvovsky). Tout juste décédée, cette dernière lui lègue son cabinet ésotérique et sa clientèle fidèle. Mais Michael n’assume pas ses pouvoirs et refuse de reprendre le flambeau. Tout change à l’arrivée d’Alicia (Louise Bourgoin), une jeune artiste qui aimerait contacter son compagnon décédé. Sous le charme de la jeune femme, il accepte de l’aider.

Acteur, réalisateur et scénariste – aidé par Antoine Barraud et Raphaëlle Desplechin –, pour son premier long métrage, présenté aux 59ᵉ Journée de Soleure, Emmanuel Laskar se jette corps et âmes dans l’aventure. Membre de la compagnie Les Chiens de Navarre, il a déjà prouvé son savoir-faire créatif au théâtre. Si par son histoire, «Le Médium» peut charmer, ce passage sur grand écran ne se fait pourtant pas sans anicroches.

De «La mort vous va si bien» à «Beetljuice», les comédies sur la mort se retrouvent souvent enrobées d’une aura décalée et insolente. Emmanuel Laskar, lui, préfère accompagner son introspection de l’au-delà d’une douceur propre aux comédies romantiques. La rencontre entre les genres est intrigantes et aurait pu facilement apporter un vent de fraîcheur, si le scénario et les dialogues ne glissaient pas régulièrement vers une tonalité et un humour fades.

Soit, Emmanuel Laskar n’est pas à court d’idées, mais les quelques jolies trouvailles se perdent rapidement dans un ridicule grinçant et dans des performances en manque de conviction. Au premier plan, l’acteur-cinéaste se glisse dans la peau de Michael. Mais à trop vouloir rendre son personnage timide et gauche, il en deviendrait presque agaçant. Par la fraîcheur de son jeu, Louise Bourgoin tente, avec un succès mitigé, de contrebalancer des échanges bancales. Heureusement, Noémie Lvovsky illumine le long métrage par sa simple présence le temps de quelques scènes.

Dans sa forme, «Le Médium» reste pourtant attrayant. Le fantastique de l’œuvre s’illustre par des apparitions fantomatiques qui, loin des clichés horrifiques, se préfèrent kitchs et lumineuses. Ce côté un peu rétro, créé par des effets spéciaux simplistes, fait gentiment sourire et donne au film de faux airs d’œuvres à la «Sabrina, l’apprenti sorcière». Les paysages varois, mis en valeurs par la photographie de Margot Besson, apporte une certaine chaleur au propos du film.

Ainsi, pour son premier long métrage, Emmanuel Laskar intrigue, mais prouve, tout de même, qu’une simple bonne idée n’est jamais une fin en soi.

15.07.2024

2.5

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 1 heure

“Ouija, mais non”

Alors que sa mère vient tout juste d’être enterrée, Michael hérite de son don de médium. D’abord réticent, il accepte de l’utiliser pour les beaux yeux d’une jeune veuve inconsolable.

Esprit farceur es-tu là ? Devant et derrière la caméra, Manu Laskar tente des choses. Il ouvre son sixième sens et en appelle aux fantômes, usant des mêmes effets de possession que dans Ghost, il y a 30 ans de cela. Subir une rupture sur haut-parleur en pleine inhumation. Faire jouer à ses élèves « Je t’aime encore » de Scorpion à la flûte a bec. Laisser Marguerite Duras dicter un livre posthume sur la jouissance. Exorciser le bonhomme grâce à un tuto. Hélas, quatre fois hélas, rien ne fonctionne véritablement dans ce film en manque de rythme. La faute avant tout à la mollesse de son double, garçon chiffon à la figure et au phrasé d’un Nicolas Maury. Heureusement qu’autour de lui, les femmes de sa vie le secouent un peu. Sa sœur Myriam et son œil de perdrix. Alicia, la naïade qui craint l’eau désormais. Et la mère morte n’hésitant guère à copuler sous les yeux de son fils avec un ancien amant retrouvé. Malgré la mer, le sexe et le soleil, ces amours contrariées à la plage sont sans éclats.

(5/10)
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Andrea977

il y a 14 jours

Un air de Miracle à Milan, un mix de fable et de rire doux, de romantisme et de délicatesse. Porté par une très jolie musique et par des interprètes à l’unisson, c’est un film mélancolique et volontairement sans prétention, qui laisse sa marque par son humanisme névrosé, ses belles couleurs et sa fragilité touchante.Voir plus


Eric2017

il y a 17 jours

Un film qui surf sur la nouvelle vague, peut-être.... Charmant, joli, gentil mais sans plus. C'est d'un calme et d'une lenteur époustouflante. D'ailleurs c'est à l'image du personnage principal Michael Monge, interprété par le metteur en scène et scénariste qui à aucun moment n'accélérera le pas. Malgré un assez bon casting, le scénario est totalement ennuyeux à mon goût. (G-12.07.24)Voir plus


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