Buzz l'Éclair Etats-Unis 2022 – 107min.
Critique du film
Vers l'infini et au-delà
Dans l’univers Toy Story, Buzz l’Éclair serait le film qui popularisa les jouets Buzz, à l’effigie du ranger de l’espace, héros de la saga débutée en 1995. Un film de science-fiction en images de synthèse, au charme Pixar modéré, qui, bien que divertissant, ne bouleversera pas le genre.
Le ranger de l’espace Buzz l’Éclair, la commandante Alisha Hawthorne et un groupe de scientifiques sont envoyés en mission à travers l’espace, à la recherche de nouvelles planètes. Alors qu’ils explorent l’une d’entre elles, ils se font attaquer. Dans le feu de l’action, Buzz atterrit en catastrophe et laisse s’écraser le vaisseau au cœur d’un environnement hostile. Le ranger est déterminé à sortir son équipe de cette situation. Mais après d’innombrables tentatives aux effets secondaires temporelles troublants, il devra apprendre à accepter l’aide proposée et à travailler en équipe.
En introduction, le long métrage pose le contexte. Ainsi, en 1995, Andy, le petit garçon de Toy Story, reçoit pour Noël une figurine : celle d’un ranger de l’espace, héros de son film préféré. Buzz l’Éclair serait ce même film. Si nous nous attendions à un préquel, une description des origines du jouet Buzz, il n’en est rien. Le long-métrage est une œuvre à part entière dans cet univers crée il y a vingt-sept ans. Une aventure qui aurait tellement impressionné le petit Andy, qu’il aurait demandé en cadeau la figurine, reléguant au coffre son ancien favori, Woody.
Buzz n’est pas de ces héros droits et conventionnels comme Luke Skywalker, mais plutôt d’un genre à la Han Solo : une tête brulée, égoïste, constamment à se mettre dans le pétrin. Dès les premières minutes du film, le personnage se montre solitaire, allergique au travail en équipe, rejetant toutes formes d'aide. Un rejet à l’origine de leur atterrissage en catastrophe sur une planète hostile. Une représentation fort peu flatteuse. Mais grâce à un arc narratif habile, Buzz finit par gagner nos cœurs. Cette évolution, résultat d’une introspection détaillée, pourra sembler un peu sombre pour son jeune public.
Izzy, la petit-fille de la meilleure amie de Buzz, Darby, une femme âgée en liberté conditionnelle, ou encore Mo, un jeune homme anxieux et naïf : le petit groupe de personnages secondaires sera bien présent pour apporter l’habituelle touche de comédie propre à tout bon film Pixar. Mais c’est Sox, un chat-robot, assistant de Buzz dans sa mission, qui vole la vedette à chacune de ses apparitions. Un personnage adorable et distrayant, modèle parfait pour un futur jouet à succès.
Avec leur nouveau long-métrage, les studios Pixar s’écartent un peu plus de leur image juvénile et livrent une œuvre de science-fiction qui souhaite se mesurer à de grosses productions d’action comme Seul sur Mars (2015). Sans bouleverser le monde, Buzz l’Éclair offre un bon divertissement estival, visuellement agréable, composé d’une pointe de conflits œdipiens à la Star Wars et parfois presque aussi poétique que d’autres œuvres précédentes des studios.
(Critique librement adaptée de l'allemand par Maxime Maynard)
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Commentaires
« Une histoire de jouet »
Suite à une opération ratée, Buzz l’Éclair et son équipage se retrouvent coincés sur une planète plutôt hostile. Le ranger de l’espace n’aura plus qu’une idée en tête, réussir sa mission et ramener son monde à la maison.
En 1995, Pixar révolutionnait le genre en présentant le premier film d’animation entièrement réalisé en images de synthèse. Toy Story et ses trois suites marquèrent définitivement les esprits tant par la qualité de la technique que leurs histoires inspirées. Aujourd’hui, le studio racheté par Disney nous raconte les aventures cinématographiques du héros à l’origine du jouet préféré d’Andy à l’époque. Une approche méta qui aurait pu être foudroyante. Mais le génie créatif de la lampe ne se contente plus que d’étincelles, étouffée par les ambitions plus commerciales de la souris aux grandes oreilles. Un scénario lambda qui se perd dans une boucle temporelle à la Insterstellar. Un message usé prônant le collectif plutôt que l’individualisme. Un bisou lesbien censuré. Quant aux personnages, même si l’on apprécie la bonhommie du George Clooney galactique, ses compagnons du jour manquent cruellement d’imagination. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, une fourchette en plastique sortie d’une poubelle émouvait aux larmes. Un épisode certes honnête, mais sans éclat qui ne marquera ni l’infini, ni l’au-delà.
(6/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 2 ans
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