Alors que ses premières images avaient provoqué l’euphorie générale sur la toile, le premier film issu de la collaboration entre Nintendo et Illumination Studio réussit son pari à merveille.

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Mario (Chris Pratt) et Luigi (Charlie Day) sont deux frères tentant désespérément de faire décoller leur petite entreprise de plomberie à Brooklyn. Alors qu’ils réparent une canalisation, les deux moustachus se retrouvent mystérieusement propulsés dans un autre monde. Séparé de son frère, Mario doit redoubler de courage pour le retrouver avec l’aide de la Princesse Peach (Anya Taylor-Joy) et de Toad (Keegan-Michael Key), mais aussi pour sauver le Royaume Champignon du terrible Bowser (Jack Black).

Les adaptations de jeux vidéo au cinéma ont rarement laissé un agréable souvenir, surtout pour Nintendo qui doit encore avoir en travers de la gorge le Super Mario Bros. de 1993. L’entreprise japonaise a donc décidé cette fois-ci de prendre les commandes de ce nouveau film aux côtés d’Illumination Studio, notamment connu pour Moi, moche et méchant (2010), afin d’en proposer leur propre version. Force est de constater que Nintendo a parfaitement réussi la transposition de son univers coloré et enchanteur sur grand écran, grâce à un visuel impressionnant et des animations de personnages très travaillées et maîtrisées. Les deux réalisateurs mettent particulièrement bien en valeur ce monde grâce à une mise en scène ludique et dynamique, ainsi qu’en témoignant d’une belle connaissance du matériel de base, rappelé ici et là par une vue sur le côté ou une caméra fugace accompagnant le plombier moustachu dans ses acrobaties.

Autre point fidèle aux jeux, mais qui pourrait faire grincer des dents, le scénario va droit au but sans perdre de temps, de manière très simple, voire téléphonée, sans doute dans une idée d’accessibilité pour la principale cible qu’est le jeune public. Cependant, fallait-il vraiment en attendre autre chose ? Quoi qu'il en soit, la myriade de personnages attachants, tous joliment incarnés, pallie ce manque. Chris Pratt s’en sort beaucoup mieux que prévu dans le rôle-titre, tandis que la modernité insufflée à la Princesse Peach, téméraire et non plus ingénue, apporte un vrai vent de fraîcheur à la franchise.

Jonché d’un humour omniprésent, mais bien géré la plupart du temps, le film tombe toutefois dans l’écueil de l’utilisation envahissante de musique populaire qui ne s’avère pas toujours judicieuse. En revanche, le compositeur Bryan Tyler réussit une partition tout à fait entraînante, en plus de reprendre avec soin les thèmes originaux et bien connus de Koji Kondo. Un dernier point sur les références, innombrables à en faire exploser l’écran, qui raviront à coup sûr les connaisseurs, tout en ne perdant pas les novices puisqu’aucune d’elles n’est nécessaire pour apprécier l’aventure. Avec Super Mario Bros. le film, Nintendo est parvenu à habilement adapter sa franchise vieille de presque quarante ans avec un respect et une énergie sincère qui donnent envie d’y retourner.