Alerte Rouge Etats-Unis 2022

Critique du film

l’attaque du gros panda roux

Critique du film: Maxime Maynard

La célèbre collaboration des studios Disney et Pixar n’est plus à présenter. Voilà presque trente ans qu’émerge une remarquable liste de chefs-d'œuvre d’animation rentrés dans les grands classiques du cinéma. Sa nouvelle création, Alerte Rouge, continue dans cette lignée pour offrir un solide divertissement familial.

Toy Story, Monstres et Compagnie, Le monde de Némo, depuis leur création, les studios Pixar charment régulièrement petits et grands. Avec le temps, leur plume, déjà talentueuse, s’est affinée pour nous offrir des œuvres d’une profondeur passionnante. La mort, le deuil, la psyché, tant de thématiques abordées avec douceur dans Coco, Soul, ou Vice Versa. Après Luca et sa dolce vita, le géant de l’animation emménage pour la première fois au Canada, dans les paysages urbains de Toronto, pour suivre les aventures d’une adolescente pas comme les autres.

Dès les premières secondes, l’héroïne nous happe dans son univers, par une présentation délirante en voix hors-champ. Comme à son habitude, Pixar offre un ensemble de personnages haut en couleurs, délicieusement maladroits et attachants au premier regard. La diversité présentée à l’écran ne passe pas inaperçue et s’apprécie particulièrement. Ce mélange culturel typique des grandes villes nord-américaines se retrouve dans un portrait adapté. Car Meilin, jeune fille sino-canadienne, s’entoure d’amies aux origines diverses, éloignées des stéréotypes, aux personnalités et styles propres.

Si le thème du passage a plus d’une fois trouvé sa place dans les œuvres de Disney, Alerte rouge s’éloigne des préoccupations philosophiques, morales ou psychologique de ses prédécesseurs, pour aborder un sujet pubertaire des plus inconfortables : les transformations physiques. Le film ne fait pas dans la délicatesse. Des poils de tous les côtés, une odeur intense, les métaphores de ses transformations adolescentes s’immiscent jusque dans un titre aux sens multiples. Car oui, Alerte rouge (ou Turning Red en VO) ose enfin aborder la thématique de la menstruation, mystérieusement toujours tabou, pourtant grand tournant de la vie de milliard de personnes.

Une douce nostalgie émane du long métrage, qui se projette en 2002 pour conter son histoire. Période bénie des CD gravés, des téléphones portables Nokia 3310 et des Tamagochis ; autant de petites réminiscences d’un passé révolu, apparaissant au fil du récit. Le public trentenaire se verra rassasié de tant de souvenirs oubliés. Mais si les péripéties se placent dans une période temporelle précise, la thématique, elle, reste universelle. Ainsi les difficultés de communication intergénérationnelle décrites par la relation de Meilin et sa mère trouveront un écho dans les expériences personnelles de chacun et sauront toucher les spectatrices et les spectateurs de tout âge.

Avec Alerte Rouge, Pixar continu de proposer des œuvres de qualités, délirantes et douces. Le talent de narration, l’humour et la tendresse séduira, une nouvelle fois, le public, du début à la fin. À voir et à revoir.

16.03.2022

4

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