Un beau matin France, Allemagne 2022 – 112min.
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“Des mots qui raisonnent”
Sandra, mère célibataire, s’occupe ardemment de son père Georg, de plus en plus dépendant. Un beau jour, elle rencontre Clément, un ancien ami marié.
« Où est la clé ? — Dans la serrure. — Mais où se trouve la porte ? ». En raison d’une maladie dégénérative, le dialogue devient sourd. Sandra a conscience que son père ne peut plus rester seul et doit être placé en institution. Elle sait aussi qu’il finira bientôt par l’oublier.
Qu’il est difficile de voir s’éteindre ses proches. La réalisatrice en témoigne avec douceur et pudeur. Le plus douloureux est d’assister au trépas programmé de l’esprit. Georg fut un professeur de philosophie émérite et apprécié. La pensée était son moteur. Sandra travaille comme traductrice. Des mots qui « raisonnent ». Ceux que l’on dit, lit, écrit, interprète, cherche. Ne plus être capable de les trouver fait mal. Au final, ce sont des bibliothèques qui disparaissent.
Face à un Pascal Greggory, courbé et accablé, Léa Seydoux plie, mais ne rompt jamais. Cheveux courts, cernes sous les yeux et non maquillée, la brave soldate dégage une simplicité solaire. Autour d’elle gravite une famille décomposée mais très liée, capable de désamorcer le mélodrame sans rivière de larmes ni éclats de voix. Appréciable notamment le militantisme écologique de Nicole Garcia, si fière de se faire arrêter à son âge avec les jeunes pour le climat. Mais comme si elle craignait de plomber l’ambiance avec son sujet, Mia Hansen-Løve insiste sur une histoire d’amour qui vient court-circuiter son propos. L’envie certainement de rappeler qu’après la mort, il y a la vie.
(6.5/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 2 ans
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