Jeanne du Barry France, Arabie Saoudite 2023 – 116min.
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Commentaires
Les jeux de Benjamin Lavernhe, India Hair et Micha Lescot étaient excellents. Maïwenn était convaincante en Jeanne, mais c’est surtout sa mise en scène qui m’a impressionné: belle reconstitution de la vie à la cour de Louis XV filmée dans son jus à Versailles! Les tenues étaient extravagantes et les perruques poudrées à souhait. Le jeu de Depp était plutôt minimaliste et soit c’était son 1er rôle en français mais il n’avait pas de grandes tirades à sortir non plus.… Voir plus
“Son roi”
Enfant illégitime d’un moine et d’une cuisinière, la petite Jeanne est éduquée auprès d’un maître qui forge ses connaissances et son caractère. Mais une fille de rien serait-elle prête à tout ?
En grandissant, c’est sa beauté qui est en premier remarquée. A quoi bon être innocente quand les désirs de ceux qui vous entourent sont coupables. Jeanne gravit les échelons de la séduction en étant une libertine, une catin, avant d’être offerte au roi pour en devenir la favorite.
C’est en voyant Marie-Antoinette de Sofia Coppola que Maïwenn s’est émue du personnage, percevant dans son parcours un écho à sa propre vie. Soit une roturière accédant à un univers fastueux qui ne l’accepte guère. Sous l’œil de la caméra américaine, Asia Argento était répudiée et s’en allait vite, un capucin sur l’épaule, après avoir roté à table. Il n’est pas inintéressant de redonner ses lettres de noblesse à cette femme du peuple qui a su exploiter un système prompt à l’abuser. De la comtesse, la Française en fait une héroïne de conte à l’aide d’un narrateur en voix off qui aurait pu débuter son récit par « Il était une fois ». Jeanne découvre le profil avantageux de Louis XV au moyen d’une pièce dorée cachée dans une galette. A son arrivée au château, fraises, champagne et collier en son écrin lui sont offerts. La « pretty woman » est prise en charge par le premier valet La Borde – Benjamin Lavernhe, si digne de son rang – qui lui enseigne le protocole ridicule. Mais ce n’est pas grotesque, c’est Versailles ! Cendrillon doit faire face aux héritières, aussi laides et méchantes que Javotte et Anastasie. Plus forte que l’adversité, Jeanne du Barry impose son style et révolutionne la mode de la cour. Et ce qui n’était au départ qu’une transaction convenue devient une histoire d’amour.
Maïwenn fait honneur à la grandeur des lieux au moyen de plans larges, cadrés et géométriques. De quoi trancher avec l’énergie frénétique qui se distinguait dans ses œuvres précédentes. Un examen gynécologique en profondeur, un travestissement, quelques notes burlesques et un page de couleur noir apportent quelques touches documentées qui sortent du cadre. Mais, très respectueux de son héroïne, le biopic perd sur la longueur de son influx et finit par se révéler bien plus classique qu’attendu. Posé et reposant, parfois ennuyant. Demeure le choix du roi. Avoir confié le rôle à Johnny Depp, étoile déchue, est-ce un crime de lèse-majesté ? Pour gommer son accent, le cow-boy du Kentucky joue les hommes de peu de mots. Ses regards et sa moue désabusés évoquent ceux d’Edward aux mains d’argent perdu dans un monde qu’il ne comprend pas. En star du muet, il s’en sort avantageusement.
(6.5/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 1 an
Ce film est très réussi et quelle excellente idée de raconter l^histoire de cette courtisane à l'époque de Louis XV. Bien que le rôle du roi n'était pas destiné au départ à Johnny Depp, celui-ci est au final parfait dans le rôle. Peu de dialogue mais ses expressions en disent long et parlent. Les mots restant presque superflus. Il y a 20 ans Delon aurait pu interpréter ce roi amoureux. Quant à Maïwen, elle m'a totalement bluffé en osant raconté la vie de Jeanne. Pas très fans de ses précédents films, j'ai été totalement conquis par celui-ci. En plus d'être elle même rayonnante, elle a su filmer un enchaînement de tableaux du 18ème... Ce film tourné en 35mm, il faut le souligner, est une merveille. On y voit pas le temps passé. Le casting y est excellent. Je soulignerai dans les autres rôles l'excellent Benjamin Lavernhe et bien sûr Pierre Richard toujours convainquant. Dans les seconds rôles Melvil Poupaud et l'exécrable(rôle) mais excellente India Haïr🤗. Un film absolument magnifique. (G-24.05.23)… Voir plus
Ce film tourné à Versailles est plaisant, un bon moment de cinéma. Noyé sous un débordement de superbes perruques, de robes magnifiques, le spectateur savoure l’apparition des figurants, acteurs bien connus, poudrés à souhait. Il me semble que ce film est assez conforme à la réalité historique de la Comtesse du Barry née Jeanne Bécu. Sa fin cruelle apporte à la deuxième partie du film un ton plus dramatique. Quant à Johnny Depp qui « ouvre la bouche comme chez l’orthophoniste », (je me marre), il s’en sort très bien. La troisième étoile pour l'excellente musique.… Voir plus
4.25: Le goût des autres
Jeanne Vaubernier, maîtresse du comte Dubarry, est présentée au roi Louis XV par l’intermédiaire de Richelieu et de la Borde. Maladroite dans ses déplacements et suscitant le rejet de la cour, particulièrement féminine, c’est pourtant un coup de foudre qui s’annonce et une entrée mouvementée dans l’entourage du roi, alors que sa succession est à l’ordre du jour.
Le voici ce film d’ouverture cannois et le retour de Maïwenn qui après son roi Cassel illustre une reine en soi. Avec une insoupçonnée réussite.
Comment passer du monde contemporain au passé en conservant le même ton? Impossible visiblement et durant les vingt premières minutes, cet apparent affront se vérifie par un ton limite vulgaire et l’on est pas loin de déclarer forfait se sentant totalement étranger à ce monde surréaliste d’une autre époque.
Sauf que Maïwenn l’a parfaitement compris : ce monde n’existe plus et autant le célébrer. Et de spectateur indifférent, la réalisatrice nous transforme en témoin direct de cette invraisemblance en soi avec une jeunesse bien plus lucide que les mesquineries, illustration avec le rôle du Dauphin et la place du présent royal à Jeanne pour son entrée dans la cour. Et de satire, le film va se transformer à une leçon de survie en soi dans un milieu hostile où l’amour et la haine se livreront un duel sans merci et une reconnaissance princière viendra livrer un premier verdict avant une issue moins glorieuse.
Le goût de la mise en scène de Maïwenn est absolument délicieux : son empathie envers Jeanne et une certaine analogie personnelle touchent; sa performance est à la hauteur de son personnage : à la fois discrète et exubérante. Et elle est surtout parfaitement entourée par un casting de haut vol. Si Johnny XV peut surprendre au début, son expression sur son issue est absolument stupéfiante. Et Pierre Richard parvient à toucher en plein cœur. Mais Palme personnelle au jeune Ibrahim Yaffa qui marque le véritable tournant niveau goût.
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