La Chambre des merveilles France 2023 – 97min.
Critique du film
J’irai au bout du monde pour mon fils
La réalisatrice de Mon Bébé (2019) et le duo à l’écriture de la trilogie « Belle et Sébastien » s’associent pour adapter un succès littéraire, le roman éponyme de Julien Sandrel. Avec efficience, ils proposent un conte inspirant, quoique naïf et ubuesque, sur le lâcher prise.
Mère courageuse par excellence, Thelma (Alexandra Lamy) enchaîne les journées à l’entrepôt pour assurer le bien-être de son fils, Louis (Hugo Questel), un préadolescent passionné de skate et de mangas. Ce quotidien déjà éprouvant est chamboulé lorsque Louis finit dans le coma suite à un accident de la route. Alors que les mois passent sans amélioration notable, Thelma découvre le carnet de dessins de son enfant, où il avait listé tout ce qu’il souhaitait accomplir avant la fin du monde. Elle décide de vivre les rêves de son fils et réalise qu’elle connaissait finalement bien mal ce dernier.
Drame hospitalier d’abord, puis récit de l’aventure d’une mère qui doit accepter que sa vie sera bouleversée à jamais, La chambre des merveilles et son double postulat peinent à trouver le bon ton. Les scénaristes Fabien Suarez et Juliette Sales, sous la direction conventionnelle de Lisa Azuelos, préfèrent au tragique d’invraisemblables et comiques péripéties qui se succèdent sans transition suffisante. Et à la suspension consentie de l’incrédulité de trouver ses limites dans ce récit cousu de fil blanc, lorsqu’une femme ouvrière part au Japon avec sa seule bonne volonté. Un peu de pensée magique et voilà la trame. Néanmoins, ces aventures offrent au moins de somptueux plans aériens des eaux portugaises et des côtes écossaises, une bande-son harmonieuse et quelques gags bien trouvés.
Principalement connue pour ses interprétations humoristiques, Alexandra Lamy rappelle ici qu’elle sait aussi émouvoir. C’est bien l’une des seuls, car les personnages, à l’exception de Thelma et de sa mère (Muriel Robin), se révèlent tous archétypaux, jusqu’à Louis, que l’on découvre via les yeux de sa mère, mais dont on ne connaîtra jamais l’intériorité. Quant aux conflits rencontrés sur la route, Thelma s’en sort avec tant d’aisance que les scénaristes rendent son évolution finalement artificielle.
Malgré la conclusion précipitée narrée par Thelma, La chambre des merveilles prône l’espoir et la reprise de sa vie en main. Dommage que pour inspirer son public à partir à l’aventure, le drame devienne une comédie et écarte trop souvent des enjeux les prémices mêmes de l’histoire.
Votre note
Commentaires
Un film touchant où une Alexandra Lamy est tout à fait crédible dans ce rôle de mère touchée en plein coeur par l'accident de son fils. Un scénario dans le fond assez simple, mais il nous fait réfléchir sur les choses essentielles de la vie lorsque l'on est touché par un drame. Beaucoup d'émotions avec une fin tout aussi bouleversante. (M-23.03.23)… Voir plus
Dernière modification il y a 1 an
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